La chancelière a opposé une fin de non-recevoir catégorique à Ramtane Lamamra, malgré les supplications insistantes de ce dernier pour la rencontrer mercredi à Berlin, à l’issue de sa mini-tournée en Europe où il a tenté sans succès de convaincre les «partenaires» européens de la nécessité du maintien du régime grabataire, en agitant l’épouvantail d’une prise de pouvoir par les islamistes à l’issue d’un processus de transition et une émigration massive vers l’Europe.
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Angela Merkel a invoqué des «raisons d’agenda» pour justifier ce cinglant désaveu infligé à M. Lamamra, tout juste nommé vice-ministre et ministre des Affaires étrangères par le clan Bouteflika, aujourd'hui tombé en disgrâce aux yeux des capitales occidentales, qui soutiennent ouvertement les revendications légitimes du peuple algérien.
D’après des révélations faites par un expert politique allemand, sur la chaîne de télévision allemande Deutsche Welle (voir vidéo ci-haut), Angela Merkel a décliné l’offre de M. Lamamra parce que le régime algérien «ne respecte pas la volonté de changement exprimée par le peuple». «Merkel doit respecter les principes du pays qu’elle respecte», a expliqué le politologue, Noureddine Bekkis. «Il faut que le pouvoir algérien en place réponde d’abord à la demande de démocratie formulée par le peuple», a-t-il insisté.
Angela Merkel savait que M. Lamamra était venu à Berlin chercher "un appui européen" au régime algérien en rupture de ban. Elle n’a donc pas voulu cautionner cette énième manoeuvre d'un système gérontocrate, liberticide et corrompu jusqu’à la moelle.