Hazza Al Mansouri a décollé mercredi dans un vaisseau Soyouz MS-15 en compagnie de l'Américaine Jessica Meir et du Russe Oleg Skripotchka. Après six heures d'un vol sans problème, les trois astronautes ont rejoint les six membres de l'ISS déjà présents dans la station "pour une cérémonie d'accueil joyeuse", a indiqué la Nasa sur Twitter.
Une vidéo montre les trois arrivants pénétrer dans la station spatiale par un sas avant de saluer leurs collègues déjà sur place.
A 35 ans, Hazza Al Mansouri permet aux Emirats d'intégrer le petit club des pays arabes ayant envoyé un homme dans l'espace, devancés par l'Arabie saoudite en 1985 et la Syrie en 1987.
Ce pilote de chasse deviendra aussi le premier astronaute d'un pays arabe à fouler l'ISS. Hazza Al Mansouri, dont la participation à ce vol n'a été confirmée que très tardivement, a partagé son "réel honneur" de participer à cette mission, qui provoque une immense ferveur aux Emirats.
Au cours de la traditionnelle conférence de presse organisée la veille du décollage, il a expliqué que son ambition était de "faire que cette mission soit réussie et revenir avec beaucoup de connaissances". "Le rêve est devenu réalité", a-t-il ajouté, précisant qu'il retransmettrait et partagerait ses prières quotidiennes avec la Terre.
"Quelques heures avant le vol, je suis rempli d'un indescriptible sentiment de joie et de sidération. Aujourd'hui, je porte les rêves et les ambitions de mon pays à une toute autre dimension", a-t-il publié sur Twitter quelques heures avant de s'envoler.
Biologiste de 42 ans, Jessica Meir découvre aussi l'espace, mais Oleg Skripotchka a une longue expérience: cet ingénieur a déjà participé à deux missions sur l'ISS, la première en octobre 2010. Il a passé au total pas moins de 331 jours dans l'espace.
L'arrivée des trois astronautes porte à neuf le nombre d'occupants de la station orbitale, un record depuis septembre 2015. Hazza Al Mansouri ne doit toutefois rester que huit jours dans l'ISS: son retour est prévu le 3 octobre en même temps que le Russe Alexeï Ovtchinine et l'Américain Nick Hague, qui sont eux en apesanteur depuis mars. Meir et Skripotchka ne rentreront quant à eux qu'au printemps prochain.
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Sélectionné parmi 4.022 candidats, Hazza Al Mansouri n'a appris qu'en septembre 2018 qu'il ferait partie de l'aventure. S'il doit procéder à quelques expériences scientifiques, il emporte aussi avec lui trente graines d'un arbre typique des Emirats qui seront plantés à travers le pays à son retour.
La tour Burj Khalifa de Dubaï, la plus grande du monde, s'est illuminée avec le portrait de l'astronaute au moment du décollage mercredi.
Il s'agissait d'ailleurs du dernier décollage d'une fusée Soyouz-FG, un modèle dont le premier vol remonte à 2001. A partir d'avril 2020, date du prochain lancement vers l'ISS, les fusées Soyouz 2.1a seront utilisées pour envoyer des hommes dans l'espace.
Enfin, il s'agissait du dernier décollage depuis l'aire de lancement "Gagarine", celle d'où était parti le premier vol habité dans l'espace en 1961 avec à son bord Iouri Gagarine.
Après bien des hésitations, les autorités russes ont décidé de ne pas aménager cette aire de lancement pour les nouvelles fusées Soyouz, qui s'envoleront d'un autre pas de tir de Baïkonour.
La Station spatiale internationale est un rare exemple de coopération entre la Russie et les Etats-Unis dans un contexte de tensions sans précédent depuis la Guerre froide.
Seize pays participent à l'ISS, qui a coûté au total 100 milliards de dollars, une somme payée en majeure partie par les Etats-Unis et par la Russie.