L'objectif et le calendrier de cette visite - la première à l'étranger d'"AMLO" depuis son arrivée au pouvoir il y 18 mois - suscitent des interrogations et de vives critiques des deux côtés de la frontière.
Soucieux de son image de président peu dépensier, le président mexicain est arrivé , à Washington hier soir, mardi 7 juillet, par un vol commercial.
Fait notable: il portait un masque à bord de l'avion. Donald Trump n'a, à ce jour, jamais été vu avec un masque en public.
Officiellement, le premier tête-à-tête entre les deux hommes vise à célébrer l'entrée en vigueur du nouveau traité de libre-échange nord-américain.
Mais preuve de tensions persistantes, le Premier ministre canadien Justin Trudeau, également signataire, manquera à l'appel.
Hier soir, mardi 7 juillet, Donald Trump s'est dit ravi de recevoir son homologue mexicain, un "homme bien", un "ami".
"Je ne vais pas faire de la politique partisane, c'est une réunion de travail", a de son côté assuré Andres Manuel Lopez Obrador.
Mais cette rencontre dans le Bureau ovale ne fait pas l'unanimité, en particulier aux Etats-Unis où une flambée des cas positifs de Covid-19 dans le Sud et l'Ouest alarme les autorités sanitaires.
Une dizaine d'élus hispaniques du Congrès ont réclamé - en vain - son annulation, jugeant que l'entrée en vigueur du nouveau traité, qui remplace et modernise l'Aléna, entré en vigueur en 1994, n'était qu'un prétexte.
Pour eux, le véritable objectif du président "est de détourner l'attention de la crise du coronavirus" et de dissimuler "son échec à répondre de manière adéquate à la pandémie".
Nombre de figures de l'opposition mexicaine ont, de leur côté, dénoncé avec force ce déplacement, certains y voyant une forme de capitulation.
"C'est une visite inutile, qui comporte de nombreux risques et aucun avantage pour le Mexique", a déclaré à l'AFP l'ancien ministre mexicain des Affaires étrangères Jorge Castañeda.
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Le dirigeant mexicain a lui mis en avant ce qu'il estime être un changement de ton du locataire de la Maison Blanche.
"Les propos du président Trump concernant le Mexique sont plus respectueux qu'auparavant", a-t-il déclaré, exprimant même sa reconnaissance.
En campagne, en 2018, il avait pourtant promis de tenir tête au milliardaire républicain installé à la Maison Blanche.
"Si (Donald Trump) lance un tweet offensif, je me chargerai de lui répondre", avait-il lancé.
"Je crois qu'il va comprendre qu'il doit se modérer, qu'il ne doit pas offenser le peuple du Mexique."
Pour l'historien mexicain Enrique Krauze, la rencontre entre les deux hommes, qui ont en particulier en commun "le mépris de la science" et sont coutumiers des attaques contre la presse, suscitera un ressentiment durable dans les deux pays.
"Nous n'oublierons par la révérence de M. Lopez Obrador face à un homme qui nous a dénigrés", a-t-il écrit dans une tribune publiée dans le New York Times.
"Et les démocrates américains n'oublieront pas le service que rend M. Lopez Obrador à un président qui leur a fait tant de mal".