D'abord annoncée à l'AFP par son entourage, la mort d'Hamed Bakayoko a rapidement été confirmée par le président Alassane Ouattara.
"Je rends hommage au Premier ministre Hamed Bakayoko, mon fils et proche collaborateur, trop tôt arraché à notre affection", a déclaré le chef de l'Etat dans communiqué lu à la télévision publique RTI.
Il a servi la Côte d'Ivoire "avec dévouement et abnégation, c'était un grand homme d'Etat, un modèle pour notre jeunesse, une personnalité d'une grande générosité et d'une loyauté exemplaire", a-t-il ajouté.
"C'est triste, on vient d'apprendre le décès de 'Hambak'", surnom donné à Hamed Bakayoko, avait auparavant déclaré à l'AFP un membre de son entourage.
Hamed Bakayoko, qui était également ministre de la Défense, avait été évacué en France le 18 février par avion spécial pour "raisons de santé", avant d'être transféré dans un hôpital en Allemagne le week-end dernier, au moment où se tenaient les élections législatives dans son pays.
Malgré son absence, il a été très largement réélu député dans son fief de Séguéla (nord).
Avant son départ pour Paris, cet homme de forte carrure, populaire et bon vivant, n'avait pas été vu en public depuis deux semaines, mais ses proches le disaient très amaigri.
Lundi, le secrétaire général de la présidence ivoirienne, Patrick Achi, a été nommé Premier ministre par intérim.
Téné Birahima Ouattara, ministre des Affaires présidentielles et frère cadet du président Alassane Ouattara, a quant à lui été nommé ministre de la Défense par intérim.
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Hamed Bakayoko qui avait eu 56 ans lundi, avait succédé en juillet 2020 au poste de Premier ministre à Amadou Gon Coulibaly, décédé quelques jours après son retour d'une hospitalisation et d'une convalescence de deux mois en France pour des problèmes cardiaques.
Le président Alassane Outtara, dont il était très proche, avait présenté Amadou Gon Coulibaly comme candidat de son parti à la présidentielle d'octobre 2020.
"Homme de conviction"Sa mort avait poussé Alassane Ouattara à se représenter à cette élection, alors qu'il avait annoncé ne pas vouloir briguer de troisième mandat.
Hamed Bakayoko, nommé ministre de l'Intérieur à l'arrivée au pouvoir d'Alassane Ouattara en 2011, a ensuite été nommé ministre la Défense avec rang de ministre d'Etat, puis Premier ministre.
Apprécié dans tous les camps d'un pays marqué par de fortes tensions politiques, il était perçu comme un possible successeur d'Alassane Ouattara, et ses opposants ont tenu à saluer sa mémoire.
"C'était un homme de conviction, qui avait une ambition pour les jeunes", a déclaré N'Goran Djedri, un des dirigeants du premier parti d'opposition, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI). "Il est parti trop tôt".
Charles Blé Goudé, qui a longtemps été un pilier des partisans de l'ancien président Laurent Gbagbo, rival acharné d'Alassane Outtara, a été l'un des premiers à lui rendre hommage depuis son exil en Europe.
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"Nous étions certes adversaires politiques, mais je retiens de lui un homme qui aura été loyal à son mentor jusqu’au bout, un repère et un soutien pour de nombreux jeunes ivoiriens", a-t-il déclaré à l'AFP.
Le monde de la musique populaire ivoirienne qu'appréciait Hamed Bakayoko, s'est également montré attristé par son décès.
"En dehors du fait qu'il ait été un grand homme politique, je perds personnellement un grand frère, un ami et un parrain. Il a été un (...) grand amoureux de la musique", a réagi Asalfo, du célèbre groupe Magic system.