Le Polonais Jozef Wesolowski, ancien archevêque réduit il y a un an à l'état laïc -la peine maximale- à la suite d'une procédure ecclésiastique, est âgé de 66 ans et souffrait déjà ces derniers mois de problèmes de santé. Assigné à résidence en septembre 2014, il avait bénéficié en décembre, pour des raisons de santé dont la nature n'a pas été précisée, d'une mesure lui accordant une plus grande liberté de mouvement à l'intérieur de la Cité-Etat, et logeait au dernier étage du petit Palais de justice.
Le procès, qui devait s'ouvrir vers 9H00 (7H00 GMT) mais a pris un peu de retard, devait donc se réduire à une courte audience formelle permettant de constater l'absence de l'accusé et de renvoyer les débats à une date ultérieure, a-t-on précisé de sources vaticanes.
M. Wesolowski est accusé d'avoir eu des relations avec des mineurs dans un quartier chaud de Saint-Domingue alors qu'il était nonce de janvier 2008 à août 2013, puis d'avoir téléchargé sur internet des milliers de photos pédo-pornographiques entre août 2013 et son arrestation le 22 septembre 2014.
"Dans ce (dernier) cas il s'agit d'un délit introduit dans la législation vaticane par François en 2013. Dans l'autre cas, il s'agit d'abus sexuels sur mineurs contestés sur la base du réquisitoire provenant des autorités judiciaires de Saint-Domingue", avait précisé le Vatican, en annonçant le procès.
Le juge, l'avocat de la défense, les procureurs qui participeront au procès sans précédent de cet ancien évêque sont tous des laïcs italiens. "Le tribunal pourra s'appuyer sur des expertises sur les ordinateurs du prévenu, mais aussi sur d'éventuelles formes de coopération judiciaire internationale, destinées à évaluer les témoignages probatoires fournis par la justice dominicaine", avait-il ajouté.
Selon l'hebdomadaire Panorama, le tribunal pourrait demander à avoir accès au témoignage d'un diacre dominicain arrêté à Saint-Domingue, Francisco Javier Occi Reyes, qui aurait présenté des mineurs à l'archevêque.
En cas de condamnation, Josef Wesolowski risque six à sept ans de prison, sans compter d'éventuelles circonstances aggravantes. La peine pourrait être purgée dans l'enceinte même du Vatican. Ce procès sera une première pour le tribunal du Saint-Siège, qui n'avait jamais jugé un prélat dans l'histoire récente.