Il ne se passe pas un mois sans que l'on n'annonce une panne affectant un appareil du transporteur public algérien. Fin mars dernier, l’un de ses avions à destination d'Istanbul à partir de la capitale a dû être remplacé après avoir fait demi-tour en raison d'un problème technique.
Le mois d’avant, un autre avion a perdu une roue juste après son atterrissage sur le tarmac de l’aéroport d’El Oued, à 620 km au sud-est d’Alger, sans faire de victimes.
En octobre dernier, une roue d’un autre avion d’Air Algérie s'est détachée lors de son atterrissage à l'aéroport d'Alger, faisant perdre le contrôle de l'avion au commandant du bord et créant un mouvement de panique au sein des passagers. Le pilote a réussi à maîtriser la situation, évitant une catastrophe de justesse, quelques semaines après qu’un avion à destination de Paris ait dû faire demi-tour, quelques minutes après son décollage de l’aéroport de la capitale algérienne à cause d’un problème technique.
Un autre appareil du même transporteur assurant la liaison Orly-Alger a été contraint de rebrousser chemin vers l’aéroport français quelques minutes après son décollage. Le feu s’était déclaré, dans un de ses réacteurs, pour des raisons inconnues.
En août dernier, un autre avion de la compagnie algérienne a été contraint d’interrompre son décollage de l’aéroport international Orly vers la ville algérienne de Bejaia (est), lorsque les pilotes ont été alertés par une alarme que la porte arrière gauche de l’appareil était ouverte en plein vol.
Ces incidents ont été précédés par le drame du crash d’un avion affrété par Air Algérie, le 24 juillet 2014 au nord du Mali, faisant 116 morts. Les enquêteurs ont pointé du doigt la formation des pilotes. Les experts judiciaires ont conclu que les pilotes étaient en fait des saisonniers avec de longues périodes d'inactivité. Ces derniers n'étaient pas formés aux manœuvres qui auraient pu éviter le drame. Après cette série noire d’incidents, le PDG de la compagnie a été limogé en février dernier, une année et demie après sa nomination à la tête de la compagnie aérienne.
Le ministre algérien des Transports, Boudjema Talaï avait traité Air Algérie de "compagnie malade", affirmant qu’un plan "Marshall" est nécessaire pour remettre la société sur les rails. "Air Algérie ne sait même pas faire son métier, celui de voyager. C’est désastreux", avait confié le ministre, dans une déclaration à la radio nationale, mettant en garde contre la disparition du pavillon national "si les choses continuent à se faire de cette manière".