Vadim Shishimarin est accusé d'avoir tiré avec une kalachnikov par la fenêtre à bord d'une voiture dans laquelle il circulait pour abattre un civil de 62 ans qui n'était pas armé, a expliqué le bureau de la procureure Iryna Venediktova dans un communiqué.
Le soldat accusé se déplaçait avec quatre autres militaires russes après l'attaque de leur convoi le 28 février et ils ont volé une voiture près du village de Chupakhivka, a poursuivi le communiqué.
«L'un des soldats a ordonné à l'accusé de tuer un civil afin qu'il ne les dénonce pas», a-t-il ajouté. L'homme, qui n'a pas été identifié, «est mort sur place, à quelques dizaines de mètres seulement de chez lui».
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Vadim Shishimarin, placé en détention, risque un emprisonnement à vie s'il est reconnu coupable de crime de guerre et de meurtre avec préméditation. La date du procès n'a pas été précisée.
La Russie a été accusée à maintes reprises par Kiev et par Washington de commettre des crimes de guerre en Ukraine depuis le début de son offensive le 24 février. Des enquêtes de la Cour pénale internationale et des autorités ukrainiennes sont en cours.
Une session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme est prévue jeudi à Genève, convoquée à la demande de Kiev pour se pencher sur «la détérioration de la situation des droits humains en Ukraine». La Russie, devenue simple observatrice après avoir quitté cette organisation en avril, a décidé de ne pas participer.
La Russie «est aujourd'hui la menace la plus directe pour l'ordre mondial avec la guerre barbare contre l'Ukraine, et son pacte inquiétant avec la Chine», a déclaré jeudi à Tokyo la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen après avoir rencontré le Premier ministre japonais Fumio Kishida avec le président du Conseil européen Charles Michel.
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit également se réunir jeudi, à partir de 14H00 GMT, à la demande de la France et du Mexique, pour examiner la situation en Ukraine.
A Vienne, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mercredi à maintenir le contact avec la Russie pour sauver des vies en Ukraine et préparer la paix, même si aucun règlement pacifique ne se profile actuellement.
Hors des frontières?Sur le terrain, les combats se poursuivent avec la crainte que le conflit ne se diffuse au-delà des frontières ukrainiennes.
Le gouverneur de la région russe de Belgorod, voisine de l'Ukraine dans le sud-ouest de la Russie, a affirmé mercredi -citant un bilan du ministère de la Santé régional- que des bombardements en provenance d'Ukraine avaient fait un mort et six blessés.
Par ailleurs, la Russie est soupçonnée aussi de convoiter la Transdniestrie, région séparatiste de Moldavie dont la pointe sud n'est qu'à une soixantaine de kilomètres de la grande ville ukrainienne d'Odessa, sur la mer Noire.
Fin avril et début mai, des explosions ont secoué la Transdniestrie. L'Union européenne a annoncé le 4 mai qu'elle allait «considérablement accroître» son aide militaire à la Moldavie.
Le commandement ukrainien pour le sud a souligné que les troupes russes frappaient «sans merci» la région de Mykolaïv, ultime verrou avant Odessa.
Le chef d'état-major ukrainien a précisé mercredi soir que les Russes poursuivaient leurs opérations dans l'Est, en particulier vers Slobozhansky et Donetsk -notamment Roubijné et Lyman pour en prendre le contrôle-, mais pas vers Kharkiv près de laquelle la localité de Pytomnyk «a été libérée» par les combattants ukrainiens.
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Kiev s'est félicité d'avoir fait reculer les forces russes qui tiraient depuis des semaines sur les quartiers nord-est de Kharkiv, deuxième ville du pays, et d'avoir repris quelques petites localités de cette région toute proche de la frontière russe.
En revanche, la région de Kherson -occupée par les Russes depuis début mars- va demander à être annexée par la Russie, a affirmé hier, mercredi, l’un de ses responsables prorusses.
«Il y aura une demande (adressée au président russe Vladimir Poutine) pour intégrer la région de Kherson en tant que sujet à part entière de la Fédération de Russie», a déclaré Kirill Stremooussov, chef adjoint de l'administration de la cité côtière de Kherson, seule ville ukrainienne d'importance dont les Russes ont revendiqué le contrôle total en deux mois et demi de guerre en Ukraine.
«La base juridique (...) sera prête avant la fin de l’année», a-t-il affirmé.
Et les forces russes gagnent lentement du terrain dans le Donbass. Les villes jumelles de Severodonetsk et Lyssytchansk, assiégées, semblent notamment pouvoir tomber à tout moment, a constaté l'AFP mercredi.
A Marioupol, si les centaines de combattants qui s'y sont retranchés tiennent toujours l'aciérie Azovstal, ils sont aussi constamment bombardés, selon Kiev. Ce site représente le dernier bastion de résistance ukrainienne de cette ville portuaire stratégique.
Le commandant de la 36e Brigade des Marines de Marioupol, Sergueï Volyna, a lancé un appel direct au milliardaire américain Elon Musk: «les gens disent que vous venez d'une autre planète pour apprendre aux gens à croire en l'impossible. (...) A l'endroit où je vis, il est presque impossible de survivre».
«Aidez-nous à quitter Azovstal pour un pays tiers. Si ce n'est pas vous, qui d'autre? Donnez-moi une piste», a poursuivi le commandant.
Protection internationaleDans son message quotidien, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué mercredi soir avoir abordé avec le chancelier allemand Olaf Scholz la nécessité de renforcer les sanctions contre Moscou.
«Petit à petit, nous faisons tout pour que l'agresseur ressente la plus grande souffrance du fait de cette agression», a expliqué Volodymyr Zelensky. Il avait qualifié plus tôt la lutte des Ukrainiens contre la Russie de «guerre contre la tyrannie».
Il avait plaidé de nouveau plus tôt hier, mercredi, pour une adhésion de son pays à l'Union européenne, alors que le président français Emmanuel Macron a averti lundi que cela prendrait «des décennies».
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«C'est comme une table où toute la famille est réunie, et où vous êtes invité, mais on ne vous a pas mis de chaise», a déploré le président ukrainien. «Et je pense que c'est injuste.»
Pour l'instant, l'UE s'efforce de convaincre ses 27 Etats membres d'adopter un projet d'embargo sur le pétrole russe, bloqué par Budapest.
De son côté, la Finlande songe à rallier l'Otan. Le président Sauli Niinistö et la Première ministre Sanna Marin doivent donner jeudi leur position sur l'adhésion du pays nordique à l'Alliance atlantique, prélude à une possible adhésion.