Sur le terrain, le groupe paramilitaire russe Wagner a affirmé avoir «pratiquement encerclé» Bakhmout, ville-symbole de l’est, et appelé le président Volodymyr Zelensky à sonner le retrait de ses troupes.
L’aide militaire occidentale à l’Ukraine a été cruciale pour permettre à Kiev de résister aux assauts des troupes russes et même de regagner du terrain, mais le Kremlin a déclaré que cette aide ne ferait que «prolonger le conflit et aurait de tristes conséquences pour le peuple ukrainien».
Washington n’a pas tenu compte de cet avertissement et a annoncé de nouvelles aides, incluant des munitions, notamment pour le système de roquettes Himars que les forces ukrainiennes ont utilisé avec un effet dévastateur contre les troupes et les lignes logistiques russes.
Le président Joe Biden a accueilli Scholz à la Maison Blanche pour son premier voyage à Washington depuis l’invasion de la Russie.
Lors de leur dernière rencontre, «la Russie rassemblait ses troupes» à la frontière, a déclaré Biden à la presse, ajoutant que les pays occidentaux avaient promis de réagir et «qu’ensemble, nous avons tenu cette promesse».
En réponse, Scholz a déclaré qu’il était important d’envoyer un message à l’Ukraine, à savoir que «nous continuerons à (la) soutenir aussi longtemps que nécessaire.»
Dans une autre manifestation de soutien à l’Ukraine, le procureur général américain Merrick Garland a effectué une visite surprise dans le pays vendredi pour participer à une conférence sur la justice et les crimes de guerre.
«Il a réaffirmé notre détermination à tenir la Russie pour responsable des crimes commis lors de son invasion injuste et non provoquée contre son voisin souverain», a déclaré un responsable du ministère de la Justice.
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Lors de cette conférence qui s’est tenue à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, le procureur général urkainien a par ailleurs annoncé l’ouverture prochaine à Kiev d’un bureau de la Cour pénale internationale.
La bataille de Bakhmout
La bataille pour Bakhmout, ville industrielle dont l’importance stratégique est contestée, dure depuis l’été. La cité est devenue un symbole, car elle est l’épicentre des combats entre Russes et Ukrainiens depuis des mois.
Ces dernières semaines, les forces russes ont progressé, coupant trois des quatre routes d’approvisionnement ukrainiennes et rendant la position des défenseurs de plus en plus précaire.
«Les unités de Wagner ont pratiquement encerclé Bakhmout, il ne reste plus qu’une seule route» pour en sortir, a souligné vendredi le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, dans une vidéo publiée sur Telegram par son service de presse.
En tenue de combat, Prigojine a appelé Zelensky -- qui avait juré de défendre Bakhmout «aussi longtemps que possible» -- à donner l’ordre aux troupes ukrainiennes de se retirer de la ville.
«Si avant nous faisions face à une armée ukrainienne professionnelle, qui combattait contre nous, aujourd’hui nous voyons de plus en plus de personnes âgées et d’enfants. Ils se battent, mais leur vie à Bakhmout est courte, un jour ou deux», a lancé Prigojine. «Donnez-leur une chance de quitter la ville, elle est pratiquement encerclée», a-t-il ajouté.
La vidéo montre ensuite trois personnes, un homme âgé et deux jeunes, demandant face caméra à Zelensky de leur permettre de partir.
Le commandement militaire ukrainien a admis mardi une situation «extrêmement tendue» à Bakhmout face à une tentative de percée russe.
Zelensky avait pour sa part constaté le même jour une augmentation de «l’intensité des combats» autour de la ville, qui comptait quelques 70.000 habitants avant la guerre. Il en reste aujourd’hui 4.500, selon les autorités locales.
L’état-major ukrainien n’a donné aucune précision sur la situation à Bakhmout vendredi, se contentant de signaler que l’armée avait repoussé 85 attaques russes sur l’ensemble du front ces dernières 24 heures.
Mercredi, le porte-parole du commandement oriental de l’armée ukrainienne, Serguiï Tcherevaty, avait démenti auprès de l’AFP qu’un retrait de Bakhmout était en cours.
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Les soldats ukrainiens récemment interrogés par l’AFP sur place essayaient, pour certains, de rester optimistes. D’autres ont fait état d’un manque d’hommes, de munitions, et de soutien de l’artillerie.
A l’ouest de Bakhmout, le bilan des victimes de l’attaque russe sur un immeuble de la ville de Zaporijia, touché par un missile dans la nuit de mercredi à jeudi, s’est alourdi à sept morts, selon les services de secours ukrainiens de la région.
Incursion en Russie
Les menaces de Wagner interviennent au lendemain d’un incident dans la région russe de Briansk, frontalière de l’Ukraine, incident qui a été présenté par Moscou comme une incursion de «saboteurs» ukrainiens.
Selon les services de sécurité russes, ce groupe a ouvert le feu sur une voiture, tuant deux civils et blessant un enfant dans le village de Lioubetchané, situé juste à la frontière avec l’Ukraine.
La présidence ukrainienne a démenti ces allégations, y voyant une «provocation délibérée» qui vise, selon elle, à justifier l’invasion que mène Moscou depuis plus d’un an.
Dans deux vidéos publiées sur les réseaux sociaux, dont l’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité, quatre hommes en treillis, se présentant comme des membres d’un groupe de «volontaires russes» au sein de l’armée ukrainienne, ont revendiqué cette infiltration.
Des médias russes et ukrainiens ont reconnu l’un de ces hommes comme étant Denis Nikitine, un néo-nazi russe habitant en Ukraine depuis plusieurs années.