Accusée de débourser des milliards pour des achats de gaz et de pétrole à la Russie au lieu de contribuer aux dépenses de défense, l'Allemagne a subi les foudres du président américain lors du sommet de l'OTAN à Bruxelles. "L'Allemagne est complètement contrôlée par la Russie (...) elle est prisonnière de la Russie", lance Donald Trump mercredi, au premier jour du sommet. Après une rencontre bilatérale avec Angela Merkel, Donald Trump change de ton, assure avoir de "très bonnes relations" avec la chancelière allemande.
Mais le président américain renouvelle ses attaques le lendemain: "L'Allemagne vient de commencer à payer à la Russie, le pays dont elle veut se protéger, des milliards de dollars pour ses besoins en énergie provenant d'un nouveau gazoduc en provenance de Russie. C'est inacceptable!", tweete-t-il, visant le projet de doublement du gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne.
Toujours au sommet de l'OTAN, Donald Trump provoque la consternation de ses alliés en leur demandant de faire passer à terme à 4% de leur PIB leurs dépenses de défense, avec moult messages sur Twitter et déclarations à l'adresse des mauvais payeurs. Au final, l'engagement de consacrer 2% de leur PIB aux dépenses de défense pour 2024 reste inscrit dans la déclaration commune agréée mercredi par les leaders des 29 pays membres de l'Alliance. Mais Donald Trump crie victoire en assurant avoir obtenu l'engagement des alliés à accélérer la cadence pour augmenter leurs dépenses militaires: "Ils ont accepté de payer et de payer plus rapidement", claironne-t-il.
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Arrivé jeudi au Royaume-Uni pour sa première visite officielle dans le pays, Donald Trump stupéfait les Britanniques avec une interview-choc dans le tabloïd The Sun. Le président américain y assure que la volonté de Londres de privilégier une relation étroite avec l'UE tuerait "probablement" la possibilité de conclure un accord de libre-échange avec les Etats-Unis après le Brexit. Alors que la polémique enfle, le magnat de l'immobilier revient sur ses propos vendredi lors d'une conférence de presse avec la Première ministre Theresa May.
"Quoi que vous fassiez, ça me va", dit-il, affichant sa volonté de parvenir à un "formidable" accord avec Londres. L'entretien au Sun comporte également une série de déclarations peu amènes à l'endroit de Theresa May. Le Brexit? "Je l'aurais fait très différemment", dit Donald Trump, qui enfonce le clou en estimant que l'ex-ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, potentiel challenger de Theresa May et qui a démissionné en raison d'un Brexit jugé trop mou, ferait "un grand Premier ministre".
Là encore, le président américain montre un autre visage lors de la conférence de presse de vendredi, et déplore la façon dont le tabloïd a retranscrit ses propos. Theresa May est "très bonne négociatrice, très dure, elle est très intelligente, très déterminée", assure-t-il.
C'est peut-être vis-à-vis du président russe que Donald Trump aura finalement été le plus conciliant. Avant même le sommet de l'OTAN, le président américain déclare que la rencontre historique prévue lundi avec son homologue russe pourrait être la "plus facile". "Nous avons été beaucoup plus fermes sur la Russie que quiconque", dit-il aussi vendredi, alors que l'ombre de l'enquête sur l'interférence russe dans la campagne de 2016 pèse sur sa présidence. "Ceci étant dit, si nous pouvons développer une relation" avec M. Poutine, "ce serait fantastique".