Pyongyang a par la suite adressé un ultimatum de 48 heures à Séoul pour démanteler ses haut-parleurs diffusant des messages de propagande à la frontière, faute de quoi la Corée du Sud s'exposerait à des actions militaires. Le message, publié par l'état-major de l'armée nord-coréenne, fixe la fin de l'ultimatum à samedi 08H00 GMT.
L'échange de tirs et l'utimatum surviennent à une période de regain de tensions dans la péninsule, après une attaque à la mine antipersonnel imputée par Séoul à Pyongyang et le début cette semaine d'un exercice militaire conjoint par la Corée du Sud et les Etats-Unis.
Peu avant 16H00 (07H00 GMT), les Sud-Coréens ont détecté une roquette tirée à partir du territoire nord-coréen par dessus la partie occidentale de la frontière, a dit un porte-parole à l'AFP. "Elle a atterri de notre côté mais n'a atteint aucune cible militaire", a ajouté le porte-parole. Il n'y a eu ni victimes ni dégâts, selon les premières informations. En représailles, les unités sud-coréennes ont "lancé des dizaines d'obus de 155 mm" en direction de l'endroit d'où "l'armée nord-coréenne avait tiré", a dit le ministère dans un communiqué. "Nous avons renforcé notre niveau d'alerte et surveillons attentivement les mouvements de l'armée nord-coréenne", ajoute le texte.
Un représentant des autorités locales du comté de Yeoncheon, à une soixantaine de kilomètres au nord de Séoul, a dit à l'AFP que les habitants de plusieurs villages frontaliers avaient reçu l'ordre d'évacuer leur logement et de se mettre aux abris.
Début août, deux soldats sud-coréens avaient été mutilés dans l'explosion de mines antipersonnel lors d'une patrouille dans la zone démilitarisée (DMZ) qui s'étale sur deux kilomètres de part et d'autre de la frontière entre les deux Corées. Séoul accuse Pyongyang d'avoir posé ces mines et a ordonné en représailles la reprise de la guerre de propagande à la frontière, avec la remise en service pour la première fois depuis 11 ans de haut-parleurs installés dans le secteur.
Le Nord a démenti avoir joué le moindre rôle dans l'affaire des mines, menaçant de bombarder "sans discrimination" les hauts-parleurs si les messages de propagande diffusé à plein volume ne cessaient pas sur le champ.
Les autorités nord-coréennes avaient également brandi la menaces de représailles militaires après le refus de Séoul et de Washington d'annuler leur exercice conjoint. Cet exercice annuel, baptisé Ulchi Freedom, tourne autour de la simulation d'une invasion par une Corée du Nord dotée de l'arme nucléaire.
Il s'agit de l'un des nombreux exercices annuels menés par les deux pays et qui sont présentés par Washington et Séoul comme ayant un caractère purement défensif. Mais Pyongyang les condamne avec virulence, les considérant comme une répétition générale de l'invasion de son propre territoire et à ce titre comme des provocations.
La dernière attaque directe contre le Sud date de décembre 2010, lorsque la Corée du Nord avait bombardé l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, causant la mort de deux soldats et de deux civils sud-coréens. Séoul avait répliqué en tirant des obus sur des positions nord-coréennes, ce qui avait fait craindre le déclenchement d'un conflit à grande échelle.