Malgré un potentiel important, le poids de la filière banane reste modeste dans l’économie sénégalaise. En 2015, la production n’a pas dépassé les 30.000 tonnes. Des performances jugées peu satisfaisantes par les acteurs de la filière.
A cela s’ajoutent les difficultés de l’Etat et des organisations faitières à rendre plus compétitive la banane sénégalaise sur le marché national et international. Pour preuve, les importations de banane au Sénégal se chiffraient à 17.000 tonnes en 2014 pour une valeur marchande de 4,3 milliards de francs CFA.
Pour inverser cette tendance, les acteurs viennent de mettre sur pied, avec l’appui de l’Etat et des bailleurs de fonds, un Programme national de développement de la filière banane pour un coût estimé à 1,6 milliard de francs CFA dont 1,5 milliard attendu des bailleurs.
Selon le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Dogo Seck, l’objectif est de rendre plus compétitive la filière dans les 36 prochains mois.
«La filière banane peut être plus rentable», a indiqué, de son côté, le directeur national de l’horticulture, Macoumba Diouf. D’après lui, l’amélioration des facteurs de production est l’un des volets cruciaux du programme.
Les autres aspects concernent l’amélioration de la productivité dans les parcelles, à travers un matériel végétal plus performant, la vulgarisation des bonnes pratiques culturales et une meilleure gouvernance de la filière.
Le programme vise enfin à réduire les pertes post-récolte ainsi que l’amélioration de la qualité de la banane nationale à travers l’implantation de champs écoles dans les principales zones de production. De nouveaux sites de production seront également aménagés durant les trois années de mise en œuvre.
La banane sénégalaise, en dépit de ses limites susmentionnées en termes de technologie et de productivité, occupe aujourd’hui environ 85.000 exploitants et près de 9 000 producteurs. La filière génère 6,5 milliards de francs CFA de recettes pour une production nationale estimée à 30.000 tonnes.
