Sénégal: controverse autour du taux de croissance de 6,4%

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Le ministre de l’Economie et des finances, Amadou Bâ, puis le président Macky Sall, lors de son discours du Nouvel An, avaient annoncé un taux de croissance de 6,4% en 2015. Le FMI table sur une croissance de 5,1% en 2015 (5,9% pour 2016). De quoi créer un début de controverse!

Le 08/01/2016 à 21h54

Après l’annonce d’un taux de croissance de 6,4% en 2015 par les autorités sénégalaises, un rapport du FMI est venu jeter le trouble. En effet, dans ce document publié hier, l’institution financière internationale évoque une croissance de 5,1% en 2015 et une prévision de 5,9% pour 2016.

Pour mettre un terme à la controverse qui commençait à naître de ce décalage entre les deux chiffres, le représentant résident du FMI à Dakar a apporté quelques clarifications. «Il n’y a pas d’inconsistance [d’incohérence] entre les deux chiffres. La dernière mission du FMI au Sénégal, qui remonte au mois de septembre 2015, avait établi avec les autorités sénégalaises une projection de croissance de l’ordre de 5,1%, en fonction des données qui étaient disponibles à l’époque», précise-t-il.

Selon lui, les indicateurs qui étaient disponibles à l’époque ne permettaient pas de miser sur une croissance supérieure à 5%. «Evidemment, on fait des projections sur la base des données préliminaires qu’on a sur l’année, mais aussi sur l’évolution d’un certain nombre d’indicateurs. Et les indicateurs que nous avions à notre disposition, en ce moment, nous permettaient de penser que le Sénégal aurait une croissance autour de 5% en 2015», poursuit-il.

Seulement, depuis le départ de l’équipe du FMI, en septembre, «il y a eu de nouvelles informations, que cela soit au niveau des secteurs industriel, agricole ou des services». Boileau Loko n’exclut pas que la prochaine revue, prévue entre fin février et début mars 2016, fasse de «nouvelles estimations sur la base des informations qui seront disponibles en ce moment-là».

Il faut dire que le FMI tablait sur une croissance agricole de l’ordre de 5% à 6%. Aujourd’hui, «il s’avère, selon les chiffres du ministère de l’Agriculture, que la croissance de ce secteur pourrait être plus élevée que les 6%», reconnaît Loko.

Autant dire qu’il n’est pas impossible que le FMI et les autorités sénégalaises finissent par s’accorder sur le même taux de croissance.

Par Ibrahima Diallo
Le 08/01/2016 à 21h54