La mesure était dans l’air ! De plus en plus de Sénégalais ne comprenaient pas qu’il n’y ait aucune baisse des prix du carburant, alors que celui du baril de pétrole connait une chute historique, se situant au dessous des 30 dollars.
La décision a été finalement prise, hier, en Conseil des ministres. «Les prix du carburant vont connaître une baisse à partir de samedi [16 janvier] prochain», indique le communiqué dudit conseil, citant le ministre de l’Energie et du développement des énergies renouvelables.
Le communiqué ne fait, cependant, aucune mention du taux de cette baisse. Cette décision intervient quelques jours seulement après la chute record du baril de pétrole sous la barre de 30 dollars, lors de la séance du mardi 12 janvier à New York.
La dernière baisse des prix des hydrocarbures au Sénégal remonte à décembre 2014. Le Comité national des hydrocarbures avait procédé, à cette époque, à une baisse sensible des prix du gasoil (792 à 690 FCFA sachant que 655,96 FCFA = 1 euro), du super carburant (889 à 795 FCFA), de l’essence de pirogue (687 à 587 FCFA) et de la bouteille de gaz butane de six kg (3700 à 3200 FCFA).
Entre temps, les cours du baril de pétrole n’ont pas cessé de plonger (-20% rien que depuis le début de l’année), sans que les prix à la pompe suivent cette tendance.
Le Syndicat des travailleurs des transports routiers du Sénégal (STTRS), affilié à la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS/Forces du changement) avait annoncé avoir déposé un préavis de grève la semaine dernière, «pour exiger du gouvernement une baisse des prix du carburant».
Le secrétaire général de ce syndicat, Gora Khouma, a déclaré, ce matin, maintenir ce préavis de grève, malgré l’annonce du gouvernement.
Lors de son passage à l’Assemblée nationale, en novembre 2015, pour l’examen de la loi de finances 2016, le ministre de l’Economie, des finances et du plan, Amadou Bâ, estimait «envisageable» une révision des prix du carburant. Il avait promis qu’une commission définira la nouvelle structure des prix en fin d’année.
Toutefois, disait-il, «la prudence doit être de mise dans l’appréciation de la baisse envisagée car pendant que le baril de pétrole baisse, le dollar, lui, est en hausse, passant de 480 à 600 FCFA».
