"Un président Fillon n'accepterait pas plus de réfugiés que dans les proportions actuelles parce que la France n'est pas politiquement et économiquement en mesure de le faire", a déclaré Bruno Le Maire, chargé des affaires européennes et internationales dans l'équipe de campagne du candidat, dans un entretien publié samedi par le quotidien allemand Bild, le plus lu du pays.
Interrogé sur le point de savoir si la France pourrait faire un effort dans ce domaine en direction de l'Allemagne qui souhaite davantage de solidarité de ses partenaires européens, Bruno Le Maire a répondu: "En aucun cas".
Au cours des onze premiers mois de l'année 2016, la France a enregistré près de 78.000 demandes d'asile, en hausse de 10% par rapport à la même période l'année précédente.
Sur l'ensemble de 2016, l'Allemagne a elle accueilli 280.000 nouveaux demandeurs d'asile, après un record de 890.000 en 2015, lorsque la chancelière Angela Merkel a ouvert les portes du pays aux migrants, dont beaucoup fuyaient la guerre civile en Syrie.
M. Fillon, actuellement favori des sondages pour succéder à François Hollande comme chef d'Etat français au printemps, doit se rendre à Berlin le 23 janvier pour rencontrer Angela Merkel. Bruno Le Maire est venu ces derniers jours à Berlin préparer ce déplacement en rencontrant ses principaux ministres.
La chancelière conservatrice se plaint régulièrement du manque de soutien à ses yeux de ses partenaires européens sur la question migratoire. "Nous avons besoin d'une responsabilité commune pour nos obligations humanitaires et elle fait grandement défaut actuellement dans l'Union européenne", a-t-elle regretté lundi.
Un autre candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron, a lui rendu hommage à la politique d'accueil des réfugiés d'Angela Merkel, à l'occasion d'une visite mardi à Berlin, la félicitant pour avoir "sauvé nos valeurs communes en prenant en charge des réfugiés en souffrance".