Les informations concernant des décès n'ont pas été confirmées de source officielle et les autorités algériennes, sollicitées par l'AFP, n'ont fourni aucun commentaire à propos de cette vaste opération lancée au début du mois.
"Nous avons été battus. Au moins trois Maliens ont été tués", a déclaré à l'AFP, Ousmane Coulibaly, un des migrants rentrés au Mali dans la nuit de dimanche à lundi et accueillis dans les locaux de la Protection civile, accusant les forces de l'ordre algériennes d'être "racistes".
"Parqués" après leur arrestation à Alger dans "une grande cour", certains Maliens, en voulant échapper aux coups de matraque, se sont fracassés la tête contre un mur ou une barre de fer, a affirmé Ousmane Coulibaly.
"D'autres ont été blessés et l'un d'eux est mort, lors du transfert d'Alger vers Tamanrasset et la frontière nigérienne", a-t-il poursuivi, en référence à la dernière ville d'importance du Sud algérien avant le Mali et le Niger.
Confirmant ces déclarations, Moussa Kanté, un autre expulsé, a dénoncé "le manque d'eau et de nourriture". "Pendant qu'on nous expulsait vers le Niger, on nous donnait un pain (ndlr,une baguette) pour quarante personnes", a-t-il dit.
L'acheminement des expulsés d'Alger à la frontière nigérienne s'est effectué en bus puis, jusqu'à la capitale nigérienne, Niamey, dans "des camions qui généralement transportent du sable", a témoigné Oumar, 22 ans.
D'autres ont affirmé avoir été expulsés bien que leurs papiers aient été en règle.
"On nous a arrêtés le 1er décembre", a raconté de son côté, Youssouf Doumbia. Il a expliqué avoir demandé "aux gens, à l'armée" pourquoi ils étaient arrêtés, et qu'on lui avait répondu qu'ils allaient être "vaccinés".
Certains de ces Maliens expulsés ont affirmé avoir été dépouillés de leur argent ou de leur téléphone portable lors de leur expulsion.
Les rapatriements forcés de migrants africains arrivés par milliers en Algérie sont fréquents depuis que la Libye voisine, jusqu'alors base de départ privilégiée pour traverser clandestinement la Méditerranée, est en proie au chaos.
Les migrants sont généralement arrêtés dans les grande villes méditerranéennes du Nord, puis convoyés par bus jusqu'à un Centre d'accueil à Tamanrasset avant d'être aiguillés vers leurs pays respectifs. Ces opérations sont supervisées par le Croissant rouge algérien.