Né en Turquie, Gökmen Tanis, 37 ans, relâché il y a deux semaines après une condamnation pour une affaire de viol, a aussi notamment été condamné pour détention illégale d'armes.
La police, qui l'interrogeait encore hier, mardi 19 mars, affirme envisager "sérieusement" une motivation terroriste à cause d'une lettre trouvée dans la voiture qu'il a utilisée pour fuir.
Dans son quartier de Kanaleneiland à Utrecht, où habitent de nombreux immigrés, c'est le choc face à des allégations contre cet homme présenté comme "gentil" et "fou".
"J'ai été choqué quand j'ai vu sa photo. Je me suis dit : 'je connais ce type!'" témoigne Mehmet, un chômeur de 51 ans qui a demandé à ne pas divulguer son nom de famille. "J'ai entendu dire qu'il se droguait, mais c'est un gars vraiment gentil. J'ai jamais rien entendu rien de mal sur lui".
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Le quartier, plein de boutique et de restaurants, abrite de nombreuses personnes d'origine turque et marocaine. Beaucoup de femmes sont voilées dans les rues, où la police multiplie les patrouilles depuis lundi dernier.
L'imam d'une mosquée du quartier affirme qu'il ne venait pas aux prières. "J'ai su qu'il avait des problèmes familiaux", ajoute-t-il.
"S'il avait fréquenté cette mosquée, jamais il n'aurait fait ce qu'il a fait hier", assure Ali Cepi à l'AFP.
Mais le portrait qui ressort des médias néerlandais est bien plus sombre. Les habitants du quartier interrogés décrivent Gökmen Tanis comme un "petit criminel et dealer", un "raté avec un problème de drogue", "désorienté et perdu".
Selon la chaîne de télévision publique NOS, certains des membres de sa famille ont des liens avec groupes islamistes radicaux, et il est en outre instable depuis son divorce il y a deux ans.
"Il est passé aux drogues dures et a commencé à fumer de l'héroïne", a ainsi affirmé un habitant au journal De Volkskrant sous couvert de l'anonymat. "On ne veut rien avoir à faire avec lui. Il a le QI d'une crevette".
Une femme impliquée dans l'affaire de viol impliquant Tanis est encore plus acerbe : "Il est complètement fou et drogué. J'avais prévenu la police. Ce n'est pas un terroriste mais un psychopathe", a-t-elle affirmé au journal Algemeen Dagblad.
Son père Mehmet Tanis a déclaré aux médias turcs que son fils "doit être puni" s'il est responsable de la fusillade. Il n'a eu aucun contact avec son fils depuis 11 ans, quand il a divorcé et est rentré en Turquie.
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Selon la justice néerlandaise, Gökmen Tanis a un lourd passé criminel.
En 2017, il a été détenu un mois dans une affaire de viol, puis de nouveau en janvier 2019 pour ne pas avoir respecté les conditions de sa liberté provisoire, dont un test de personnalité, a indiqué une juridiction néerlandaise. Mais il a été libéré début mars après avoir accepté de coopérer.
En 2014, il a été condamné pour "détention illégale d'armes" et tentative de vol, mais acquitté de tentative de meurtre.
Il a aussi été condamné ces derniers mois pour vol à l'étalage et cambriolage.
Sa récente libération a suscité mardi la colère de certains parlementaires néerlandais. "Il avait un casier judiciaire long comme le bras. Vous êtres politiquement responsable", a lancé le dirigeant islamophobe d'extrême droite Geert Wilders au ministre de la Justice Ferd Grapperhaus lors d'un débat parlementaire.
Le leader des GroenLinks (Verts, gauche) Jesse Klaver a simplement demandé au ministre: "Pourquoi cet homme n'était-il pas en prison?"