Mauritanie: les raisons de la non-baisse du prix à la pompe des hydrocarbures

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Contrairement aux autres pays de la sous-région, les autorités mauritaniennes maintiennent les prix à la pompe des hydrocarbures. Face à l’incompréhension des citoyens et des transporteurs, les autorités essayent de trouver des explications.

Le 01/02/2016 à 19h55

Le prix du baril de pétrole a fortement chuté pour tomber en dessous des 30 dollars. Malgré cela, les mauritaniens n’en profitent pas, contrairement aux populations des pays voisins, dont notamment les maliens qui ont eu droit à 3 baisses des prix à la pompe, malgré que leur pays soit enclavé, rendant le prix de revient des hydrocarbures importés plus cher.

En Mauritanie, les prix des hydrocarbures à la pompe sont maintenus à respectivement 385 ouguiyas pour le litre de gasoil et 402 ouguiyas le titre d’essence (1 dollar s’échangeant à environ 334 ouguiyas mauritaniennes).

Face au tollé suscité par cette situation incompréhensible et les réactions des mauritaniens sur la toile, les autorités ont souhaité apporté des explications. Ainsi, Mohamed Lemine Ould Cheikh, ministre chargé des Relations avec le parlement et porte-parole du gouvernement a expliqué les raisons pour lesquelles les autorités mauritaniennes ne peuvent procéder à une révision à la baisse du prix des hydrocarbures à la pompe.

D’abord, ce responsable gouvernemental est revenu sur la structure de l’économie «d’un pays qui souffre de la chute vertigineuse des cours mondiaux du minerai de fer, à l’image de tous les états exportateurs de cette matière première». Ainsi, la tonne de minerai de fer est actuellement vendue en dessous de 40 dollars us sur le marché mondial. Or, la Mauritanie tire environ le 1/3 de ses ressources budgétaires de l’exportation du minerai de fer. Du coup, à cause de cette baisse, le pays enregistre un manque à gagner important au niveau de ses recettes budgétaires.

Ensuite, ce maintien s’explique par le fait que «le gouvernement mauritanien a subventionné pendant plusieurs années le prix des hydrocarbures à la pompe à raison de 85 ouguiyas le litre, et continue à soutenir encore aujourd’hui le prix du gaz butane à concurrence de 7 milliards d’ouguiyas par an, en plus du soutien apportés aux denrées alimentaires de première nécessité à travers le programme Emel».

Par Cheikh Sidya
Le 01/02/2016 à 19h55