Sous prétexte de protéger la production locale, l’Etat mauritanien a décidé d’augmenter les taxes et droits de douane sur les importations d’un certain nombre de produits de premières nécessité.
Ainsi, les prix de nombreuses denrées alimentaires dont le riz importé sous toutes les formes, l’eau minérale, la viande importée et les abats de volaille et les produits laitiers vont enregistrer des hausses.
C’est le résultat de l’adoption d’une loi de finances marquée par une forte pression fiscale. Les taxes sur le riz sous ses différentes formes (paddy, cargo, brun, en brisure) passent de 13 à 20% dans la nouvelle loi des finances. Les pouvoirs publics entendent ainsi protéger les industries et la production locale face à une forte concurrence des produits importés.
Le gouvernement avait, en septembre dernier, annoncé une série de mesures «en vue de protéger et de favoriser la production nationale de riz». Ces mesures concernaient les prix aux producteurs qui devraient passer de 80 à 103 ouguiyas le kilogramme de riz.
Outre le riz, l’Etat a institué une taxe sur les viandes et abats comestibles de volaille fixée à 20% de la valeur en douane de l’importation. Cette mesure peut se justifier avec la mise en place d'une unité intégrée visant la production de viandes blanches.
Le taux de la taxe sur la consommation du tabac et des cigarettes est passé de 30 à 40% de la valeur en douane et celle sur les eaux minérales passent de 30% à 50% de la valeur en douane. Les cartes téléphonique à gratter connaissent une hausse de leur taxe qui passe de 10 à 15%. Les produits laitiers - yaourt et autres produits sucrés et aromatisés - ont également vu leurs taxes croître de manière sensible.
Ces différentes augmentations de taxes et droits de douane vont impacter négativement le pouvoir d’achat déjà faible de la population mauritanienne.
Si l’Etat justifie certaines mesures par la nécessité de protéger la production locale, d’autres y voient une manière de renflouer les caisses de l’Etat asséchées par la conjoncture difficile que traversent les secteurs minier et pétrolier mauritaniens suite à la chute des cours des minerais de fer et du pétrole.