Manifestations en Iran: réunion à huis clos du Parlement

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Le Parlement iranien s'est réuni dimanche matin à huis clos pour une session spécialement consacrée aux récents troubles survenus en Iran, alors que de nouvelles manifestations de soutien aux autorités étaient organisées dans plusieurs villes.

Le 07/01/2018 à 11h36

Les députés devaient auditionner notamment le ministre de l'Intérieur, Abdolreza Rahmani Fazli, celui des Renseignements, Mahmoud Alavi, et le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale (CSSN), Ali Shamkhani, à propos des manifestations émaillées de violences ayant eu lieu fin décembre dans plusieurs villes du pays pour protester contre le coût de la vie et le pouvoir, a indiqué le site officiel du Majles (Assemblée nationale).

Ces manifestations et leur répression ont fait au total 21 morts, essentiellement des manifestants, selon les autorités.

La réunion au Parlement devait se pencher sur les causes de la contestation et la réponse des autorités, alors que les députés débattent du projet de loi de finances pour l'année iranienne 1397, qui commencera le 21 mars.

La question des restrictions imposées à Telegram, réseau social le plus populaire en Iran, pendant les troubles devait également être abordée.

"Le Parlement n'est pas favorable à la poursuite du filtrage de Telegram, mais [ce réseau] doit donner des engagements pour qu'il ne soit pas utilisé comme un instrument des ennemis du peuple iranien", a écrit Behrouz Nemati, porte-parole de la présidence du Parlement, sur sa page Instagram.

Mercredi, le blocage du réseau de partage de photos Instagram a été levé, mais Telegram, qui compterait plus de 25 millions d'utilisateurs quotidiens, continue de faire l'objet de restrictions: l'accès au réseau reste impossible à partir d'un téléphone portable, sauf si l'on utilise un réseau privé virtuel (VPN).

Les autorités demandent à Telegram de bloquer certains canaux créés par des opposants iraniens à l'étranger qui appellent ouvertement la population à renverser le pouvoir.

Les Gardiens de la Révolution, l'armée d'élite de la République islamique, ont annoncé mercredi la fin de la "sédition" ayant débuté le 28 décembre, et des manifestations de soutien aux autorités sont organisées tous les jours dans de nombreuses villes. Dimanche, la télévision d'État a diffusé des images de rassemblements à Rasht et Gazvin (nord), Shahr-e Kord (sud) et Yazd (centre).

Ces rassemblements sont une "réponse de la population aux fauteurs de troubles et à ceux qui les soutiennent", affirme la télévision, alors que les autorités accusent Washington, Israël et l'Arabie saoudite d'avoir été à l'origine des troubles avec la complicité de groupes "contre-révolutionnaires".

Le 07/01/2018 à 11h36