Les dix appareils ukrainiens envoyés sur cette péninsule ont tous été neutralisés, a affirmé l’armée russe. C’est la deuxième journée consécutive que Moscou fait état d’une attaque de drones.
«L’hiver est terminé. Il a été très difficile, chaque Ukrainien l’a ressenti», a déclaré dans la soirée le président Volodymyr Zelensky. «Mais nous sommes parvenus à fournir à l’Ukraine de l’énergie et du chauffage».
Plus tôt dans la journée, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba avait dit: «Il faisait froid et sombre, mais nous étions incassables. (...) L’Ukraine a vaincu la terreur hivernale».
Il a estimé que l’Union européenne avait «également gagné» car elle «n’a pas gelé sans le gaz russe», visé par des sanctions. La Russie, qui était l’un des principaux fournisseurs de l’Europe, avait relayé des prédictions catastrophistes en cas de coupure des approvisionnements.
«Nos partenaires se sont tenus à nos côtés en nous apportant leur aide», a relevé Kouleba, ajoutant : «Le chemin est encore long jusqu’à la victoire finale. Mais nous savons déjà comment gagner».
Le secrétaire du Conseil de sécurité et de défense, Oleksiï Danilov, a quant à lui souhaité à ses concitoyens un «heureux premier jour du printemps ukrainien». «Alors, sont-ils parvenus à nous geler?», a-t-il ironisé.
Attaque sur la Crimée
L’hiver en Ukraine a été marqué par une longue série de frappes russes à l’aide de missiles et de drones explosifs, qui ont touché des sites énergétiques, provoquant régulièrement des coupures massives d’électricité, de chauffage et d’eau courante.
Les bombardements russes avaient forcé l’opérateur national Ukrenergo à mettre en place des approvisionnements par intermittence, tandis que les services d’urgence ukrainiens s’affairaient à réparer chaque centrale endommagée.
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Des millions de personnes, y compris à Kiev et dans d’autres grandes villes, sont restées sans chauffage sous des températures hivernales.
Les alliés occidentaux de Kiev lui ont progressivement fourni des systèmes de défense antiaérienne et la Russie a diminué la fréquence et l’ampleur de ses attaques.
Ukrenergo a confirmé mercredi que le système électrique ukrainien n’avait pas rencontré d’avaries depuis 18 jours et qu’aucune coupure n’était prévue.
L’armée russe a pour sa part affirmé avoir repoussé mercredi une attaque «massive» de drones sur la Crimée, un territoire que la Russie a annexé en 2014 et qu’elle utilise comme base arrière et port pour sa flotte, visée à plusieurs reprises depuis le début de la guerre.
La veille, plusieurs régions russes, dont pour la première fois celle de Moscou, avaient été la cible de drones ukrainiens.
Pendant tout l’hiver, les combats se sont concentrés dans l’est de l’Ukraine, notamment autour de la ville-forteresse de Bakhmout, où l’armée ukrainienne a fait état mardi d’une situation «extrêmement tendue» face à des assauts répétés.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, un missile s’est abattu sur la ville de Zaporijjia, dans le sud-est de l’Ukraine, une région régulièrement touchée par les frappes russes. Deux personnes sont mortes dans l’attaque, selon le secrétaire municipal de la ville Anatoly Kurtev, qui précise sur sa chaîne Telegram que des civils sont toujours piégés sous les décombres d’un immeuble.
Minsk soutient le plan chinois
Les troupes russes ont pris ces dernières semaines plusieurs localités au nord de Bakhmout, resserrant leur étau sur cette ville et coupant trois des quatre routes qui permettent de l’approvisionner.
Mercredi matin, des journalistes de l’AFP ont constaté que celle allant vers Bakhmout et Tchassiv Iar, une localité située juste à l’ouest, avait été fermée à la circulation par la police.
Le porte-parole du commandement oriental de l’armée ukrainienne, Serguiï Tcherevaty, a démenti auprès de l’AFP qu’un retrait ukrainien de Bakhmout soit en cours.
Un éventuel retrait «dépendra de la situation opérationnelle. Jusqu’à présent, une telle décision n’a pas été prise», a-t-il déclaré.
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Plus au nord sur cette partie du front, des médecins ukrainiens s’efforçaient de soigner des soldats blessés dans les combats.
«Ici, quelqu’un est sauvé tous les jours», constate auprès de l’AFP Igor, un anesthésiste, après avoir examiné un patient.
«Il était grièvement blessé, il avait beaucoup de traumatismes, aux deux épaules, au poumon droit, à la cuisse gauche. Le poumon droit a été (perforé) de part en part, pareil pour la cuisse gauche. Il a perdu beaucoup de sang», dit-il.
A Bruxelles, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a par ailleurs préconisé dans un document consulté par l’AFP que les pays de l’UE consacrent un milliard d’euros à l’achat d’obus de 155 mm utilisés par l’artillerie ukrainienne.
Les dirigeants européens ont promis au président ukrainien Volodymyr Zelensky d’accélérer les fournitures d’armes et de munitions afin de permettre aux forces ukrainiennes de repousser les assauts des troupes russes.
Sur le front diplomatique, l’un des principaux alliés de Moscou, le président bélarusse Alexandre Loukachenko, a dit mercredi, lors d’une rare visite en Chine, «totalement» soutenir les propositions de paix chinoises pour l’Ukraine.
Dans ce document en douze points, Pékin exhorte en particulier Russes et Ukrainiens au dialogue mais insiste aussi sur le respect de l’intégrité territoriale et s’oppose à tout recours à l’arme nucléaire.