Venus généralement du Maroc, et d'Amérique latine, d'Équateur notamment, ces travailleurs sont employés dans les champs par des agences d'intérim espagnoles, en fraudant massivement les lois sur le travail détaché qui imposent de respecter le droit du travail français, a dénoncé le syndicat.
"Nous parlons de personnes humaines en captivité, qui travaillent dans des conditions dignes de l'esclavage", a déclaré son représentant Stephan Dainotti lors d'une conférence de presse à Marseille. Beaucoup travaillent 11 heures par jour, parfois tous les jours, dans des conditions difficiles et sont renvoyés immédiatement en cas d'accident ou de maladie.
À Châteaurenard, dans le département des Bouches-du-Rhône, la CGT a notamment rapporté la situation de travailleurs logés à 6 ou 8 dans un mobile home moyennant 230 euros de loyer chacun. Ces travailleurs sont transportés d'exploitation en exploitation en minibus et privés de liens avec les autres salariés "pour qu'ils n'aient pas conscience qu'ils sont surexploités", a ajouté Stephan Dainotti.
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Certaines exploitations se sont séparées de tous leurs ouvriers agricoles et ne travaillent plus qu'avec un cadre qui commande des travailleurs détachés, selon la CGT. De grandes exploitations maraîchères sans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse et horticoles dans le Var sont notamment concernées.
L'inspection du travail française affirme faire de la lutte contre ces fraudes une priorité, mais n'a pas les moyens nécessaires, assure la CGT, pour laquelle la réponse judiciaire est également insatisfaisante. Par son inaction, le gouvernement "encourage" cette forme de "dumping social" , dénonce le syndicat.
En 2014, la justice s'était saisie de la question et une enquête avait été ouverte à Marseille sur des suspicions de "fraude aux prestations de service internationales" à l'encontre de l'une des principales sociétés d'intérim espagnoles qui envoyait à l'époque des travailleurs détachés dans les campagnes françaises, Terra Fecundis.