La chaîne francophone TV5 piratée par Daech

La chaîne avait toujours du mal à diffuser ses émissions ce matin.

La chaîne avait toujours du mal à diffuser ses émissions ce matin. . DR

Diffusée dans 200 pays, TV5 Monde, la chaîne internationale de télévision francophone basée à Paris, a été victime d'un puissant piratage du groupe islamiste CyberCaliphate, tout comme son site et ses pages Twitter et Facebook.

Le 09/04/2015 à 11h23

La chaîne, le site web et plusieurs pages Twitter et Facebook du groupe télévisé français TV5 Monde ont été victimes, mercredi 8 avril vers 22 heures, d'une attaque informatique coordonnée, revendiquée par le groupe islamiste CyberCaliphate. La chaîne a été bloquée et n’a pas pu émettre entre 22h et 1h du matin. Ce matin, le site restait toujours “en maintenance” et les réseaux sociaux qui affichaient des messages de Daech ont retrouvé leur fonctionnement normal.« Nous avons repris la main sur Facebook et Twitter », a déclaré le directeur de TV5 Monde, Yves Bigot. Concernant les émissions de la chaîne, «Nous commençons à pouvoir réémettre un programme sur un certain nombre de zones», mais «nos systèmes ont été extrêmement détériorés» par cette attaque «d'une puissance inouïe» et le retour à la normale «va prendre des heures, voire des jours», a-t-il précisé.

Sur les sites de la chaîne, des messages sont apparus avec l'en-tête noire et blanche du groupe pro-Daech, mais aussi des publications de vidéos de propagande, ainsi que de menaces envers les militaires français engagés auprès des Etats-Unis. Des documents présentés comme des pièces d'identité et des CV de proches de militaires français impliqués dans les opérations contre Daech ont été postés sur le compte Facebook de TV5 Monde.

Un message accuse également le président français François Hollande d'avoir commis «une faute impardonnable» en menant «une guerre qui ne sert à rien». «C'est pour ça que les Français ont reçu les cadeaux de janvier à Charlie Hebdo et à l'Hyper Casher», ajoutent les pirates, en référence aux attentats sanglants contre l'hebdomadaire satirique et le magasin, qui avaient fait 17 morts entre le 7 et le 9 janvier à Paris.

Jusqu'à présent le groupe jihadiste avait réussi à détourner des comptes internet, mais jamais à empêcher la diffusion de programmes télévisés.

Par Driss Douad
Le 09/04/2015 à 11h23