Sept policiers, deux civils jordaniens et une touriste canadienne ont perdu la vie et 27 personnes, des policiers et des civils dont un Canadien, ont été blessées dans une série de fusillades à Karak, selon la Sûreté générale.
Cette ville réputée pour sa citadelle croisée du XIIe siècle, l'une des plus grandes de la région, est située à 120 km au sud d'Amman. Sa forteresse est décrite par l'Office du tourisme jordanien comme un "labyrinthe de pièces voûtées et de couloirs infinis".
Une source de sécurité a indiqué que quatre assaillants qui s'étaient réfugiés dans la citadelle avaient été tués par les forces de sécurité après plusieurs heures de confrontation.
Il n'était pas clair dans l'immédiat si ces quatre hommes neutralisés étaient les seuls responsables de la série d'attaques, qui n'ont pas été revendiquées.
Le Premier ministre Hani Mulqi avait en effet affirmé plus tôt dans la journée que dix hommes armés se trouvaient retranchés dans la forteresse presque millénaire alors que la Sûreté générale évoquait l'implication dans les attaques de "cinq ou six hommes armés".
D'après la Sûreté générale, la première attaque a eu lieu quand une patrouille de police s'est rendue dans une maison de Karak où un incendie avait été signalé.
"Sur place, des hommes armés non identifiés qui étaient à l'intérieur de la maison ont ouvert le feu sur la patrouille, blessant un policier, puis se sont enfuis en voiture", selon le communiqué de la Sûreté générale cité par l'agence officielle Petra.
Des hommes armés ont ensuite ouvert le feu sur une autre patrouille, sans faire de victimes, et des tirs visant le commissariat de Karak ont également été entendus depuis l'intérieur de la citadelle, d'après le communiqué.
Les forces de sécurité ont alors lancé la traque contre plusieurs hommes armés retranchés dans la citadelle.
Une source de sécurité a indiqué que des gens avaient eu peur de quitter un des premiers niveaux de la forteresse quand ils ont entendu des échanges de tirs entre les assaillants et les forces de sécurité, démentant des informations de presse selon lesquelles ils avaient été pris en otage.
"Nos pensées sont avec les proches de toutes les victimes, y compris de la Canadienne qui a été tuée et avec le ressortissant canadien qui a été blessé dans l'odieuse attaque en Jordanie", a déclaré un porte-parole du ministère canadien des Affaires étrangères.`
Il n'était pas possible de déterminer dans l'immédiat qui était responsable de ces attaques mais la Jordanie a été visée par des attaques de groupes islamistes dans le passé.
Elle est membre de la coalition internationale antijihadistes qui bombarde le groupe Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak depuis 2014. Le royaume a procédé à des frappes aériennes contre les jihadistes et accueille sur son territoire des troupes de la coalition.
En juin, un attentat suicide revendiqué par l'EI avait coûté la vie à sept gardes-frontières jordaniens près de la frontière avec la Syrie.
Ces attaques interviennent dans un contexte où la Jordanie tente désespérément de relancer le tourisme, un secteur clé de son économie (14% de son PIB en 2015) et qui représente sa deuxième source de devises après les transferts d'argent des expatriés.
Jusqu'à ces dernières années, des sites comme la ville nabatéenne de Petra, l'une des sept merveilles du monde, ou le désert du Wadi Rum attiraient des centaines de milliers de touristes.
Mais les visiteurs les ont désertés, effrayés par les troubles liés aux révoltes dans le monde arabe de 2011 et les conflits dans des pays frontaliers du royaume.