«D'après un haut responsable du PLD, (le Parti libéral-démocrate au pouvoir au Japon, NDLR), l'ancien Premier ministre Abe est mort à l’hôpital» de Kashihara dans le département de Nara où il avait été transféré après l'attaque, a annoncé la chaîne de télévision publique NHK. Il avait 67 ans.
«C'est un acte barbare en pleine campagne électorale, qui est la base de la démocratie, et c'est absolument impardonnable», avait dénoncé le Premier ministre japonais Fumio Kishida lors d'une conférence de presse en début d'après-midi, avant que le décès de Shinzo Abe ne soit confirmé.
Visiblement très ému, Fumio Kishida avait dit «prier» pour la survie de Shinzo Abe, son ancien mentor politique, dont il avait été ministre des Affaires étrangères de 2012 à 2017.
«Très, très triste»Ancien chef du PLD, Shinzo Abe était le Premier ministre japonais à être resté le plus longtemps au pouvoir. Il avait été en poste en 2006-2007, puis de nouveau de 2012 à 2020. Il avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé mais restait très influent au sein du PLD, dont il contrôlait la principale faction au Parlement.
Les réactions ont afflué du monde entier après l'attaque.
«C'est un moment très, très triste», a déclaré vendredi le secrétaire d'État américain Antony Blinken, ajoutant que les Etats-Unis étaient «profondément tristes et profondément préoccupés» par l'attaque.
«Nos pensées, nos prières sont avec lui, avec sa famille, avec le peuple japonais», a-t-il ajouté.
«Abe-san a été un dirigeant exceptionnel du Japon et un allié indéfectible des États-Unis. Le gouvernement et le peuple américains prient pour le bien-être d'Abe-san, de sa famille et du peuple japonais», a déclaré l'ambassadeur américain au Japon, Rahm Emanuel.
Le président du Conseil européen Charles Michel s'est dit «choqué et attristé» par l'attaque «lâche» contre Shinzo Abe, qu'il a décrit comme un «véritable ami, farouche défenseur de l'ordre multilatéral et des valeurs démocratiques».
Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est dit «stupéfait et profondément attristé» par la mort de Shinzo Abe.
Le président français Emmanuel Macron s'est quant à lui dit «profondément choqué» par cette «attaque odieuse».
Et pour le président du Conseil italien Mario Draghi, «l'Italie est bouleversée par le terrible attentat»
La présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen a quant à elle salué en Shinzo Abe un «grand démocrate», victime d'un «meurtre lâche et brutal».
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a, lui, salué ce vendredi le «leadership mondial» de l'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe, décédé à la suite d'une attaque par balles.
«Incroyablement triste pour Shinzo Abe. Nombreux sont ceux qui se souviendront du leadership mondial dont il a fait preuve en des temps difficiles», a tweeté le Premier ministre démissionnaire.
A Moscou, le Kremlin s'est dit ce vendredi «profondément attristé» par le meurtre de l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe, saluant un «grand patriote» du Japon.
«Nous sommes profondément attristés par les nouvelles en provenance du Japon», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, condamnant «de la manière la plus ferme cet attentat». Shinzo «Abe était un grand patriote du Japon», a-t-il souligné, exprimant ses «profondes condoléances au peuple japonais».
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, s'est dit ce vendredi «profondément choqué» par «le meurtre odieux» de l'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe, décédé de ses blessures après une attaque par balles.
«Profondément attristé par le meurtre odieux de Shinzo Abe, un défenseur de la démocratie et mon ami et collègue depuis de nombreuses années», a déclaré Jens Stoltenberg dans un tweet, adressant ses «plus sincères condoléances» à sa famille, au Premier ministre nippon Fumio Kishida et «au peuple du Japon», un partenaire clé de l'Alliance.
Un suspect interpelléSelon la chaîne de télévision publique NHK, Shinzo Abe avait été emmené à l'hôpital en «arrêt cardio-respiratoire» -un terme utilisé au Japon indiquant l'absence de signe de vie, et précédant généralement un certificat de décès officiel.
L'ancien chef de l'exécutif prononçait un discours en fin de matinée près d'une gare à Nara, dans l'ouest du Japon, lors d'un rassemblement de campagne électorale en vue des élections sénatoriales de dimanche, lorsque des coups de feu ont été entendus, ont indiqué la chaîne nationale NHK et l'agence de presse Kyodo.
Un homme d'une quarantaine d'années a été désarmé et arrêté pour tentative de meurtre, selon la NHK, citant des sources policières.
Selon plusieurs médias locaux, le suspect serait un Japonais de 41 ans ayant par le passé appartenu à la Force maritime d'autodéfense japonaise, la marine nippone.
Des images de la NHK ont montré des policiers japonais portant des équipements de protection pénétrer vendredi après-midi dans un bâtiment identifié par la chaîne de télévision comme le domicile du suspect.
Sur des images de la NHK montrant le moment de l'attaque, on voit Shinzo Abe debout sur un podium, puis une forte détonation retentit et de la fumée se dégage. Tandis que les spectateurs surpris par la détonation se baissent, plusieurs personnes en plaquent une autre à terre.
Shinzo Abe «prononçait un discours et un homme est arrivé par derrière», a déclaré à NHK une jeune femme présente sur les lieux.
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«Le premier tir a fait le bruit d'un jouet. Il n'est pas tombé et il y a eu une grosse détonation. Le deuxième tir était plus visible, on pouvait voir l'étincelle et de la fumée», a-t-elle ajouté.
«Après le deuxième tir, des gens l'ont entouré et lui ont fait un massage cardiaque», a-t-elle encore témoigné.
Shinzo Abe s'est effondré et saignait du cou, a déclaré une source du Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste au pouvoir) à l'agence de presse Jiji.
Des responsables locaux du PLD ont précisé n'avoir reçu aucune menace avant l'attaque et que cette prise de parole de Shinzo Abe avait été annoncée publiquement.