Une course contre la montre est menée, ce mardi 2 janvier au Japon, pour retrouver des survivants après le séisme qui a dévasté la veille la péninsule de Noto, dans le centre du pays, faisant 30 morts selon un bilan provisoire. Les autorités du département d’Ishikawa, dont fait partie la péninsule de Noto, ont aussi fait état de 14 blessés graves et de nombreux blessés légers.
«C’était une secousse tellement puissante», a déclaré à l’AFP Tsugumasa Mihara, 73 ans, en train de faire la queue avec des centaines d’autres habitants de Shika, une petite ville de la péninsule de Noto, pour récupérer des réservoirs d’eau potable à la mairie.
«Quelle terrible façon de commencer l’année», a-t-il ajouté. Survenu lundi à 16H10 (07H10 GMT), le principal séisme parmi plus de 150 secousses ressenties jusqu’à ce mardi matin a été enregistré à une magnitude de 7,6 selon l’agence météorologique japonaise (JMA). Le niveau de risque de tsunami, qui avait initialement déclenché une rare alerte maximale de la JMA, a ensuite été rétrogradé puis définitivement levé mardi à 10H00 (01H00 GMT) par cette même agence.
Immenses dégâts matériels
L’étendue des destructions s’est révélée mardi avec le lever du soleil: partout, des maisons anciennes et bâtiments effondrés, des routes crevassées, des bateaux de pêche ayant chaviré ou s’étant échoués, et des incendies persistants au milieu de ruines fumantes.
Un grand incendie a notamment ravagé une partie du centre-ville de Wajima, un petit port historique dans le nord de la péninsule de Noto, et un immeuble commercial de six étages s’est aussi effondré à cause du séisme.
Plus de 32.000 foyers restent privés d’électricité et de nombreuses agglomérations du département d’Ishikawa n’ont plus accès à l’eau potable. Plusieurs autoroutes endommagées ont été fermées à la circulation et le trafic des trains à grande vitesse (shinkansen) entre Tokyo et Ishikawa, interrompu depuis lundi, devait reprendre mardi après-midi.
Plus de 60.000 habitants avaient reçu lundi des consignes d’évacuation, selon l’agence nationale de gestion des incendies et catastrophes naturelles. Un millier de soldats des Forces japonaises d’autodéfense (FJA), ainsi que plus de 2.000 pompiers et quelque 630 policiers sont arrivés en renfort dans les zones sinistrées, a précisé mardi le Premier ministre Fumio Kishida, qui a aussi annoncé lundi l’envoi de biens de première nécessité par avion ou par bateau.
Le spectre du séisme de mars 2011
Situé sur la ceinture de feu du Pacifique, le Japon est l’un des pays où les séismes sont les plus fréquents au monde. Le pays est hanté par le souvenir du terrible séisme de magnitude 9,0 suivi d’un tsunami géant en mars 2011 sur les côtes nord-est du pays, une catastrophe qui a fait quelque 20.000 morts et disparus.
Ce désastre avait aussi entraîné l’accident nucléaire de Fukushima, le pire depuis celui de Tchernobyl en 1986. «Aucune anomalie» n’a été détectée dans les centrales nucléaires du pays, avait assuré dès lundi l’autorité japonaise de sûreté nucléaire (NRA).