A l’initiative du président guinéen Alpha Condé, la rencontre s’est tenue du 27 au 29 novembre, à Conakry. Elle a regroupé des scientifiques et chercheurs venus d’Afrique, d’Europe et d’Amérique. L’objectif visé était de faire l’état des lieux sur les vaccins contre les différentes souches de virus, notamment ceux des fièvres Ebola, Lassa et Marburg. «L’Afrique, berceau de l’humanité, continue d’accuser encore beaucoup de retard dans le domaine de la science, de la technique et de la technologie. Les pays africains doivent utiliser la recherche pour relever le défi, résoudre durablement et efficacement les problèmes de santé dus aux épidémies», a justifié Alpha Condé.
A travers la rencontre, il s’agissait d’identifier les exigences technologiques et réglementaires relatives à la production et la distribution accélérées des vaccins en Guinée en particulier, mais sur le continent en général.
En arrivant dans la capitale guinéenne, les chercheurs ont estimé l’initiative encourageante. Car, disent-ils, elle permet de lancer un véritable débat sur la disponibilité des vaccins afin de contrer les maladies à potentiel épidémiologiques comme Ebola et la grippe aviaire.
Les débats ont démontré que le continent est à mesure de produire à grande échelle des vaccins, comme le souhaitent les autorités guinéennes, puisque disposant de ressources humaines compétentes.
Mais en même temps, les problématiques liées au manque de financement des recherches, les politiques étatiques généralement moins intéressées par les études et le processus d’homologation des vaccins par l’OMS, souvent lent et coûteux, ont été identifiées comme des défis à relever.
Le chef de l’Etat guinéen a appelé les universitaires et chercheurs africains à s’engager dans la voie de la recherche et du développement des vaccins, à travers des partenariats avec les institutions spécialisées de recherche des pays développés. Alpha Condé a en outre demandé l’appui technique et financier des pays industrialisés afin de faire profiter au continent africain le transfert de technologie de pointe.
Pour leur part, les chercheurs ont appelé à un engagement politique au haut niveau pour faire de l’initiative une réalité. «Il est indispensable d’organiser un plaidoyer pour l’engagement des leaders et d’encourager les gouvernements à financer durablement les institutions nationales de recherches», commente le chercheur guinéen, Pr Mady Kader Kéita.
Il convient de rappeler que la Guinée dispose d’un passé de producteur de vaccins antivenimeux. Mais le centre de recherche construit à l’époque coloniale, appelé alors Institut Pasteur, situé à près de 140 km à l’est de Conakry, est aujourd’hui en ruine faute de financement adéquat.