Guinée: le ministre des Mines siffle l’arrêt du gel des ressources minières

DR

Le ministre guinéen des Mines et de la géologie vient d’inviter les compagnies minières opérant dans le pays à accélérer la mise en œuvre de leurs projets en vue de soutenir efficacement l’économie du pays. Le nouveau ministre a brandi la carotte et le bâton.

Le 08/01/2016 à 21h56

Le ministre guinéen des Mines et de la géologie, Abdoulaye Magassouba, vient d’inviter les compagnies minières opérant dans le pays à accélérer la mise en œuvre de leurs projets en vue de soutenir efficacement l’économie du pays. En s’exprimant hier jeudi 7 janvier, pendant la cérémonie de son installation, le jeune ministre des Mines de 39 ans, nommé le 4 janvier, a bien brandi la carotte et le bâton.

Il a réaffirmé sa volonté d’œuvrer pour un climat d’investissement propice. Dans cette même lancée, il a promis de mettre l'accent sur la bonne gouvernance, la transparence et la performance pour un partenariat gagnant-gagnant.

«Les investisseurs doivent être traités avec le plus grand égard pour que les espoirs se transforment en projets créateurs d’emplois viables pour nos populations et de richesse pour les partenaires et pour la nation tout entière», a-t-il souligné. Magassouba a aussi promis une politique attrayante pour de nouvelles sociétés ambitieuses de venir.

Mais dans l’autre sens, cet ancien Conseiller à la Présidence de la République, a appelé les compagnies au respect des accords miniers pour un développement rapide des projets. «Nous avons besoin d’entreprises minières responsables dans la réalisation diligente de leurs projets, dans le respect des règles en vigueur, avec un comportement d’acteurs de développement en plus de leur objectif légitime de satisfaction de leurs actionnaires», a-t-il rappelé.

Il s’adressait ainsi à un auditoire composé en partie de nombreux représentants des géants miniers disposant de conventions en Guinée. «Nous avons besoin de véritables entreprises citoyennes, mesurant la responsabilité partagée qu’elles portent dans la réussite du développement de notre secteur minier et, au-delà, de notre économie», a-t-il insisté.

«Scandale géologique»

Le sous-sol guinéen regorge d’immenses ressources minières. Le pays est même surnommé un «scandale géologique». A titre d’exemple, la Guinée dispose de la plus grande réserve de bauxite au monde, estimée à environ 40 milliards de tonnes. Les réserves de fer sont estimées à 9 milliards de tonnes.

Concernant l’or, son potentiel avoisine 500 tonnes de réserves prouvées et 1.000 tonnes de ressources totales estimées. Le potentiel en diamant se chiffre à 30 millions de carats. Le ministère des Mines évoque aussi l’existence de potentiels «significatifs» de pétrole, à la fois en offshore et en onshore, ainsi que d’importantes réserves d’uranium, de calcaire, de nickel et de cobalt.

Mais l’exploitation de certains gisements est souvent remise aux calendes grecques pour des raisons moins convaincantes. Depuis un certain temps, de nombreuses voix s’élèvent en Guinée, à commencer par celle du chef de l’Etat, pour fustiger ce gel des ressources qui ne profite qu’aux multinationales cotées en bourse.

Pour le ministre des Mines, l’Etat veillera au grain pour que chacun respecte ses engagements. Selon lui, il est temps que le secteur minier profite véritablement à l’économie guinéenne. «Nous devons devenir maîtres de notre destin pour garantir un impact effectif du secteur sur le développement de notre pays. Il est bien d'être reconnu pour son potentiel, mais il est encore mieux de l'être pour sa prospérité», a-t-il dit, invitant les parties prenantes à travailler dans une «confiance mutuelle».

Par Ougna Elie Camara
Le 08/01/2016 à 21h56