Guerre en Ukraine: Trump pense que Zelensky est prêt à renoncer à la Crimée

Rencontre entre le président américain Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le 26 avril 2025, en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican.

Donald Trump a dit croire que Volodomyr Zelensky est prêt à renoncer à récupérer la Crimée occupée par la Russie, au moment où les négociations sur l’Ukraine entrent lundi dans une «semaine cruciale», selon Washington.

Le 28/04/2025 à 07h29

«Je pense que oui. La Crimée, c’était il y a 12 ans», a déclaré le président américain Donald Trump à des journalistes au cours d’un déplacement dans le New Jersey, en réponse à la question de savoir s’il pensait que son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, était prêt à «abandonner» cette péninsule annexée par la Russie en 2014. Jusqu’à présent, Kiev a toujours exclu l’idée de renoncer à récupérer ce territoire.

La renonciation de l’Ukraine à la Crimée est régulièrement avancée par Washington comme étant une condition pour un plan de paix avec Moscou. Celui-ci comprendrait également un gel de la ligne de front dans les projets de l’administration américaine.

Le président américain a tenu ces propos après que Moscou eut affirmé avoir entièrement «libéré» la région russe de Koursk, dont l’Ukraine avait conquis plusieurs centaines de kilomètres carrés en août 2024 et que le président ukrainien avait dit vouloir monnayer dans le cadre d’un «échange» territorial.

Dans ce contexte, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a estimé dimanche que des progrès dans les pourparlers pourraient être accomplis dans les prochains jours. «Nous sommes proches (d’un accord), mais pas assez proches», a-t-il dit à la chaîne de télévision NBC. «Je pense que cette semaine sera cruciale.»

Il s’est également entretenu dimanche soir au téléphone avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, les deux responsables insistant sur « l’importance de consolider les prémisses pour entamer des négociations afin de se mettre d’accord sur un chemin fiable vers une paix durable à long terme », selon un communiqué de la diplomatie russe.

«Asseyez-vous et signez!»

Donald Trump a toutefois exprimé des doutes ces derniers jours sur la volonté de Vladimir Poutine de mettre un terme à la guerre. «Je veux qu’il arrête de tirer. Asseyez-vous et signez l’accord», a lancé dimanche le président américain. «Nous avons les bases d’un accord, je crois, et je veux qu’il le signe», a-t-il ajouté.

Le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius considère pour sa part que l’Ukraine ne devrait pas céder tous les territoires occupés par la Russie comme le voudrait M. Trump.

«L’Ukraine sait bien sûr depuis longtemps qu’un cessez-le-feu ou un accord de paix durable et crédible pourrait impliquer des concessions territoriales», a-t-il dit dimanche à la chaîne de télévision ARD. «Mais celles-ci n’iront certainement pas aussi loin (...) que la dernière proposition du président américain.»

Trente-huit mois après le début de la guerre en Ukraine, la Russie occupe environ 20% de son ukrainien, en incluant la Crimée. Samedi, le chef d’état-major de l’armée russe, Valéri Guérassimov, avait assuré que la région de Koursk avait été entièrement «libérée» des troupes ukrainiennes.

«Pressions insuffisantes»

L’Ukraine a cependant affirmé dimanche que ses forces poursuivaient les combats en territoire russe. «Notre armée continue de mener des opérations dans les régions (frontalières russes) de Koursk et Belgorod», a assuré dimanche Volodymyr Zelensky dans son discours du soir.

Le président ukrainien a appelé à faire davantage pression sur Moscou afin de créer les opportunités d’une «véritable diplomatie». «La situation sur les lignes de front et les activités actuelles de l’armée russe prouvent que les pressions exercées en ce moment sur la Russie pour arrêter cette guerre sont insuffisantes», a- t-il jugé.

Par Le360 (avec AFP)
Le 28/04/2025 à 07h29