Lundi a été une journée marquée par la mort de dizaines de manifestants palestiniens tués par des tirs israéliens à la frontière entre Israël et la bande de Gaza.
Membre non permanent du Conseil de sécurité, le Koweït va faire circuler ce mardi ou mercredi un projet de résolution visant "à apporter une protection internationale aux civils" palestiniens, a annoncé son ambassadeur à l'ONU, Mansour al-Otaibi. Il a ajouté, sans élaborer, qu'il y avait "différentes formes possibles" pour apporter cette "protection internationale".
La réunion du Conseil de sécurité a débuté par une minute de silence observée par ses 15 membres à la mémoire des victimes. Au total, 59 Palestiniens, dont huit mineurs, ont été tués par les tirs israéliens. Le bilan s'est par la suite alourdi avec l'annonce de la mort d'un bébé, décédé après avoir inhalé des gaz lacrymogènes. Au moins 2.400 Palestiniens ont aussi été blessés, soit par les tirs israéliens, soit par les inhalations de gaz.
"Les violences doivent cesser", a clamé le coordinateur spécial pour le processus de paix au Proche-Orient, Nickolay Mladenov, qui s'exprimait devant le Conseil via une liaison vidéo depuis le Proche-Orient. "Il faut que tous les incidents fassent l'objet d'enquêtes complètes", a-t-il aussi demandé.
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Pour l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, "Israël a fait preuve de retenue" lors des évènements lundi. "Aucun pays dans cette salle n'aurait agi avec autant de retenue que ne l'a fait Israël", a souligné la diplomate américaine. "Les Etats-Unis déplorent les morts, mais il y a beaucoup de violence dans la région", a-t-elle ajouté, en regrettant que le Conseil de sécurité de l'ONU ne parle pas assez des interventions néfastes selon elle de l'Iran en Syrie et au Yémen.
Pour son homologue français, François Delattre, la réponse israélienne a été au contraire "inadéquate et disproportionnée". "Nous appelons les autorités israéliennes au discernement", a-t-il dit.
En estimant que le Hamas avait favorisé les violences, Nikki Haley a aussi affirmé qu'il n'y avait aucun lien entre l'inauguration lundi de l'ambassade américaine à Jérusalem et les manifestations dans la bande de Gaza. "Elle ne préjuge pas des négociations à venir", a-t-elle assuré alors que le processus de paix israélo-palestinien reste dans l'impasse aujourd'hui.
"Le moment est venu de relancer ce processus", a souligné la Suède, à l'unisson avec plusieurs pays, le Pérou ou la Bolivie, pour condamner les violences contre les Palestiniens et le nombre élevé de victimes.