Gabon: Heng Chang Timber va implanter une usine de transformation de bois

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Revue de presseLa politique d’interdiction de l’exportation du bois brut par l’Etat gabonais commence réellement à porter ses fruits. Cette politique et les incitations fiscales ont poussé de nombreux opérateurs de la filière à transformer le bois brut localement.

Le 30/11/2015 à 18h50

Un peu plus d’un an après l’annonce de la construction de l’usine de la société Rain Forest Management, dont les travaux ont été lancés le 3 octobre 2014, c’est le tour de l’entreprise chinoise Heng Chang Timber de manifester sa volonté d’implanter une usine au Gabon, et notamment à Makokou, le chef-lieu de la région l'Ogooué-Ivindo.

Selon lenouveaugabon.com, la direction générale de l’Environnement et de la protection de la nature a d’ores et déjà informé le public et les administrations qu’une étude d’impact sur l’environnement en rapport avec ledit projet, a été déposée auprès de ses services par la société Heng Chang Timber.

Ainsi lenouveaugabon.com, dans sa publication du 26 novembre, explique que conformément aux dispositions de l’article 2 du décret du 15 juillet 2005 règlementant les études d’impact sur l’environnement, ces documents sont consultables pour avis à la direction générale de l’Environnement pendant dix jours à compter du 26 novembre 2015. Le site d’information ajoute qu’une fois ce délai passé, aucun avis ne sera pris en compte dans le rendu de la décision par l’administration.

Soulignons que la filière bois est en pleine industrialisation au Gabon. En 2003, le nouveau code forestier du Gabon misait sur 75% de l’industrialisation de la filière bois à l’horizon 2012. Toutefois, en 2009, ce taux oscillait encore entre 35 et 40%. Cette progression ne répondait pas aux objectifs escomptés. Un nouveau régime a finalement poussé les autorités à opter pour une solution radicale qui est l’interdiction de l’exportation du bois brut.

Notons aussi que pour soutenir l’industrialisation de la filière, l’Etat a mis en place un fonds de 20 milliards de Fcfa (30,5 millions d’euros). De même, des mesures fiscales incitatives, comme l’exonération des droits d’entrée pour le matériel de transformation du bois, ont été proposées aux entreprises qui investissent dans la transformation. 

Des initiatives qui ont poussé de nombreux investisseurs à s’intéresser au pays. Selon le gouvernement, il y a eu une augmentation du nombre d’entreprises exerçant dans le secteur. Ainsi, de 95 entreprises en 2010, on en dénombrait pas moins de 129 en 2013. Et la contribution de la filière bois dans le Produit Intérieur Brut (PIB) du Gabon passe, quant à elle, de 0,9% en 2009 à 2,3% en 2013.

Dans l’objectif de booster encore plus la filière bois, les autorités initient d’ores et déjà un nouveau code forestier qui devrait être présenté en mars 2016.

Par Ismail Benbaba
Le 30/11/2015 à 18h50