Il n’est pas clair à l’heure où nous publions si cette attaque est encore en cours et si des personnes se trouvent toujours à l’intérieur du bâtiment.
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a dénoncé un «attentat terroriste sanglant» et un «crime monstrueux». L’Ukraine et une unité de combattants pro-Ukraine à l’origine de récentes incursions armées frontalières ont nié toute responsabilité dans cette attaque.
Cet assaut par plusieurs individus armés a eu lieu dans la soirée au Crocus City Hall, une salle de concert située à Krasnogorsk, une banlieue située juste à la sortie nord-ouest de la capitale russe.
Une journaliste de l’AFP a vu le bâtiment en proie à un vaste incendie, des volutes de fumée noire s’échappant du toit, ainsi qu’une très importante présence de la police et des services de secours, dont les gyrophares bleus éclairaient par dizaines la nuit.
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Selon un journaliste de l’agence de presse publique Ria Novosti, des individus en tenue de camouflage ont fait irruption sur le parterre de la salle de concert avant d’ouvrir le feu et de lancer «une grenade ou une bombe incendiaire, ce qui a provoqué un incendie».
«Les personnes qui se trouvaient dans la salle se sont allongées sur le sol pour se protéger des tirs, pendant 15 à 20 minutes, après quoi elles ont commencé à sortir en rampant. Beaucoup ont réussi à sortir», a indiqué ce journaliste.
Des hommes armés
Les services de secours, cités par l’agence Interfax, ont fait état d’«un groupe de deux à cinq personnes non identifiées portant des uniformes tactiques et armées d’armes automatiques» qui ont «ouvert le feu sur les agents de sécurité à l’entrée de la salle de concert» puis «commencé à tirer sur le public».
Selon le ministère russe des Situations d’urgence, les pompiers sont parvenus à évacuer une centaine de personnes qui se trouvaient dans le sous-sol de la salle de concert. Des opérations sont en cours pour «sauver des personnes se trouvant sur le toit du bâtiment à l’aide d’équipements de levage».
Le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a annoncé l’annulation de tous les évènements publics.
Cette attaque s’est produite lors d’un concert du groupe de rock russe Piknik, dont les membres ont été évacués, a encore rapporté l’agence TASS.
Les chaînes Telegram d’actualités Baza et Mash, réputées proches des forces de l’ordre, ont publié des vidéos montrant au moins deux hommes armés avançant dans le hall et d’autres sur lesquelles on peut voir des cadavres et des groupes de personnes se précipitant vers la sortie.
D’autres images montrent des spectateurs se cachant derrière des sièges ou en train d’évacuer la salle de concert.
L’Ukraine nie toute implication
La Maison Blanche est «en pensées aux côtés des victimes de la terrible attaque» dans une salle de concert à Moscou, a dit un porte-parole de la présidence américaine, évoquant des «images horribles et difficiles à regarder». Elle a indiqué n’avoir «pas d’indication à ce stade que l’Ukraine ou des Ukrainiens soient impliqués».
Un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, a affirmé que l’Ukraine, qui fait face depuis deux ans à une offensive militaire russe, «n’a absolument rien à voir» avec la fusillade, qu’il a qualifié d’«acte terroriste».
Une unité de combattants russes anti-Kremlin à l’origine de plusieurs incursions armées à la frontière russe ces derniers mois, la Légion Liberté de la Russie, a aussi nié toute implication. «La Légion ne combat pas les civils russes», a assuré ce groupe.
L’ex-président russe Dmitri Medvedev a assuré que Moscou tuerait les dirigeants ukrainiens s’il s’avérait qu’ils sont impliqués dans cette attaque. Une enquête pour «acte terroriste» a été ouverte.
L’ambassade américaine en Russie avait averti il y a deux semaines ses citoyens que des «extrémistes ont des plans imminents de cibler de grands rassemblements à Moscou, y compris des concerts». «Si les États-Unis disposent ou disposaient de données fiables à ce sujet, ils doivent les transmettre immédiatement à la partie russe», a indiqué Maria Zakharova vendredi.
La Russie a été la cible de nombreuses attaques par le passé commises par des groupes islamistes, mais aussi de fusillades sans motif politique ou attribuées à des déséquilibrés.
En 2002, des combattants tchétchènes avaient pris en otage 912 personnes dans le théâtre moscovite de la Doubrovka pour réclamer le retrait des troupes russes de Tchétchénie. La prise d’otages s’était achevée par un assaut des forces spéciales, et la mort de 130 personnes, la quasi-totalité asphyxiée par le gaz utilisé par les forces de l’ordre.