Le quotidien Le Parisien a révélé mardi 16 janvier cette démarche de Dieudonné M'Bala M'Bala, désireux de parler au prisonnier le plus surveillé de France et seul membre encore en vie des commandos du 13-novembre 2015, dans le cadre d'un projet de livre intitulé Comment arrêter les attentats en France?.
Dans ce courrier posté mi-octobre, il dit vouloir "comprendre (son) état d'esprit et les raisons qui (l')ont poussé à agir", selon le quotidien. "En discutant avec vous, nous espérons mieux comprendre la profonde révolte qui vous habite et à laquelle la société reste sourde".
"C'est un prétexte pour mettre à la charge de la société la responsabilité des attentats terroristes", a réagi auprès de l'AFP Me Gérard Chemla, avocat de parties civiles, qui dénonce "une fascination morbide et extrêmement inquiétante".
"Les victimes sont choquées d'apprendre cette démarche de Dieudonné et préfèreraient qu'Abdeslam leur donne directement à elles des explications", a déclaré à l'AFP Me Géraldine Berger-Stenger, une avocate de l'Association française des victimes du terrorisme (AFVT).
Le juge d'instruction en charge de l'enquête sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis (nord de Paris) s'est fait communiquer une copie du courrier et s'est opposé à cette rencontre, selon l'un de ces avocats.
Abdeslam, détenu à l'isolement à la prison de Fleury-Mérogis (sud de Paris) est muré dans le silence depuis près de deux ans. Il doit apparaître en public pour la première fois depuis son arrestation lors de son procès à Bruxelles à partir du 5 février.
Dieudonné a quant à lui été condamné en 2015 pour "apologie du terrorisme".
