"Une grève a été votée ce matin à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) en réaction à la charge des forces de l'ordre à Fos-sur-Mer", a indiqué le secrétaire fédéral du secteur pétrole de la CGT Emmanuel Lépine dans des déclarations à la presse.
"Il va y avoir au minimum une baisse du débit de 50% à la raffinerie Exxon Mobil de Gravenchon. À Fos, la grève a aussi été votée. Plus aucun produit ne sort", a-t-il ajouté.
Face à ce mouvement qui a été enclenché la semaine dernière, les pouvoirs publics dans plusieurs préfectures, du nord et de l'ouest, ont décrété, vendredi, des limitations pour l'achat de carburant.
Réagissant à cette situation, le Premier ministre Manuel Valls a indiqué que "l'État fait preuve de la plus grande fermeté et d'une très grande détermination", rappelant que les forces de l'ordre interviennent depuis vendredi pour évacuer les dépôts qui sont bloqués en Bretagne, en Normandie, dans les Hauts-de-France et en Auvergne.
"D'autres sites seront libérés", a-t-il dit au micro d’Europe 1, réaffirmant qu'"il n'y aura pas de retrait du projet de loi" de Travail.
En raison de la pénurie de carburant qui frappe le pays depuis quelques jours suite au blocage des raffineries et des ports par ce mouvement, les stations-service belges qui se situent le long de la frontière avec la France connaissent un afflux massif.
Selon la Fédération Belge des Négociants en Combustibles et Carburants (BRAFCO), les ventes de carburants dans les stations belges qui se trouvent à proximité de la frontière avec la France ont été multipliées par cinq depuis la fin de la semaine dernière, à la suite du blocage de l'approvisionnement des stations en France.
Par ailleurs, une huitième journée nationale de mobilisation sera organisée jeudi par les opposants à la loi travail à l'appel de l'intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, Fidl, UNL), qui devra connaître des débrayages notamment dans les transports publics et les zones de logistique.
Un mouvement de grève dans le Régie autonome des transports parisiens (RATP) risque de paralyser à partir de la semaine prochaine l’Ile-de-France, à l’approche de l’Euro 2016 de football qui débute le 10 juin en France.