Interrogé sur les médias BFMTV et RMC sur l'hypothèse - peu probable selon les sondages - d'un second tour de la présidentielle entre le Front national (FN) et le parti socialiste (PS), l'ancien chef de l'Etat a répondu: "Je n'ai jamais voté pour le FN et je n'ai pas l'intention de le faire".
Voterait-il pour l'impopulaire président François Hollande? "Pas de gaieté de coeur", a-t-il lâché sans prononcer le nom de celui qui l'a battu en 2012.
"Je pense qu'entre nous avec le FN, il y a une barrière infranchissable. Pour eux, l'immigration ,c'est un problème de principe. Pour moi, c'est un problème de nombre, ce n'est pas tout à fait la même chose", a expliqué Nicolas Sarkozy.
Ces déclarations apparaissent comme un revirement par rapport à la stratégie dite du "ni-ni" (ni PS, ni FN) défendue par Nicolas Sarkozy lors des derniers scrutins régionaux et qui revenait à appeler les électeurs de droite à s'abstenir en cas de duel entre l'extrême droite et la gauche.
L'ancien président mène depuis des mois une campagne très à droite, centrée sur l'immigration, l'islam, l'identité et la sécurité, dans l'espoir de gagner la primaire de la droite face à l'ex-Premier ministre Alain Juppé, détracteur du "ni-ni" et au discours plus modéré.
Jeudi, Gilles Boyer, le directeur de campagne d'Alain Juppé, a tweeté : "La fin du ni-ni, enfin", avant de saluer "un revirement salutaire".
"Sarkozy appelle à voter Hollande contre le FN. Au moins, les choses sont claires", a pour sa part twitté la députée FN Marion Maréchal Le Pen, dont le parti ne cesse d'accuser la gauche et la droite de connivence.