France: 5 ans de prison pour un cyberjihadiste marocain

AFP

Un Marocain de 37 ans a été condamné, ce mardi 8 septembre, à cinq ans de prison assortis d'une interdiction définitive du territoire français, par la Cour d'appel de Paris. Il lui est reproché d'avoir diffusé des diatribes jihadistes via Internet.

Le 08/09/2015 à 18h02

La Cour d'appel de Paris a confirmé, ce mardi 8 septembre, la condamnation d'un Marocain à cinq ans de prison et à une interdiction définitive du territoire français. Il lui est reproché de diffuser des diatribes juhadistes sur Internet.

Son appel était principalement motivé par l'interdiction du territoire prononcée en première instance. Le prévenu et son épouse, Française, ont "l'impression de ne pas avoir été entendus", a déploré son avocate, Me Anne-Sophie Laguens, pour qui la justice est en train de "briser deux vies en même temps".

Identifié en 2012 lors d'une enquête dans une autre affaire, Fahd Jobrani, installé à Notre-Dame-De-Bliquetuit (Seine-Maritime), une petite commune près de Rouen, s'était vanté sur un forum internet de créer une "katiba", une brigade, pour Al-Qaïda au Maghreb islamique ( Aqmi).

Des heures durant, il se répandait en diatribes contre la France et l'Occident, écrivant: "On ne restera plus derrière nos claviers." Jobrani a fait valoir qu'il n'est pas passé à l'action et qu'il ne l'aurait jamais fait. "Tout ça est fictif", a-il déclaré devant la Cour d'appel, cheveux noués en catogan et barbe fournie.

Dans son réquisitoire à l'audience du 30 juin, l'avocat général s'en est pris aux "thèses extrémistes" défendues par le prévenu, son "goût démesuré pour les armes", les "actions violentes", les "actions morbides". Il lui est également reproché d'avoir tenu une réunion d'endoctrinement.

Le premier procès de Fahd Jobrani a eu lieu peu après les attentats jihadistes de janvier à Paris. Le second se tient quelques jours après l'attaque contre une usine en Isère. "A chaque fois, il pâtit d'un certain climat", a plaidé son avocate. Me Laguens a décrit son client comme "quelqu'un qui parle beaucoup", qui "joue un petit peu les caïds", "les émirs", mais qui n'a aucune intention de partir faire le jihad armé. En outre, il ne dispose ni d'un réseau, ni d'infrastructures, ni de matériel.

Le 08/09/2015 à 18h02