La vice-présidente démocrate et l’ancien président républicain ont continué dimanche de sillonner les États-clés qui vont décider si l’Amérique va ouvrir pour la première fois les portes de la Maison Blanche à une femme ou au contraire y renvoyer le milliardaire.
Donald Trump a promis un «raz de marée» de suffrages en sa faveur. Kamala Harris, sur une estrade de campagne à l’université du Michigan, a elle assuré: «L’élan est de notre côté». Dans cet État, où elle risque de perdre le soutien de la population d’origine arabe, représentant près de 200.000 personnes, en raison du soutien de Washington à Israël, la démocrate a promis de «tout faire pour arrêter la guerre à Gaza».
Le républicain a de son côté continué dans la surenchère verbale. «Je n’aurais pas dû partir» de la Maison Blanche, a encore dit le candidat républicain de 78 ans, qui n’a jamais reconnu sa défaite en 2020 et dont les partisans ont pris d’assaut le Capitole le 6 janvier 2021 pour tenter d’empêcher la certification de la victoire de Joe Biden.
L’ancien président républicain a même déjà posé les jalons d’une contestation en cas de défaite. «Ils essaient à toute force de voler» l’élection, a-t-il affirmé pendant un rassemblement dimanche, en remettant en question la fiabilité du décompte des voix. «Les systèmes en place pour cette élection en 2024 sont fiables», a rétorqué Kamala Harris.
Saturer l’espace médiatique
Comme Kamala Harris, qui l’a annoncé dimanche, plus de 78 millions d’Américains ont déjà voté, de manière anticipée ou par la poste. Mardi, lorsque les bureaux de vote de la première puissance mondiale fermeront, une période d’attente fébrile commencera. Nul ne sait s’il faudra des heures ou des jours pour que les médias américains, dont c’est traditionnellement la prérogative, attribuent la victoire à l’un ou l’autre.
Le dernier sondage New York Times/Siena, concentré sur les sept États cruciaux, fait état d’écarts trop infimes pour permettre la moindre conclusion. À l’approche du jour J, les deux rivaux, qui dépensent des centaines de millions de dollars chacun, sillonnent le pays et essaient aussi de saturer l’espace médiatique.
«Fasciste», «bête»
La vice-présidente, ancienne procureure de Californie, appelle à «tourner la page d’une décennie avec Donald Trump», élu président à la surprise générale en 2016, et qui a autant bouleversé la démocratie américaine que les relations internationales. Kamala Harris le dépeint en «fasciste» à l’esprit «vengeur».
Le tribun populiste, sur lequel les condamnations judiciaires et inculpations semblent glisser, est lui passé aux insultes ouvertes, en disant de sa rivale qu’elle était «bête comme ses pieds». Il se présente en homme providentiel pour des États-Unis menacés d’un cataclysme économique et «envahis» par des «millions d’immigrés clandestins meurtriers».
Le mode de scrutin aux États-Unis, pays fédéral, est complexe. La présidence est adjugée au suffrage universel indirect: les Américains votent pour un collège de 538 grands électeurs, répartis entre les 50 États, sans que le total des voix à l’échelle nationale soit décisif. Une grande majorité de ces Etats sont déjà considérés comme acquis soit à Kamala Harris, soit à Donald Trump. Voilà pourquoi les efforts des candidats et le suspense se concentrent sur les sept «swing states».