Espagne: les socialistes du PSOE disent non à Mariano Rajoy

Mariano Rajoy, chef du gouvernement espagnol.

Mariano Rajoy, chef du gouvernement espagnol. . DR

Les résultats du scrutin du 26 juin n’offrent pas de majorité claire, mais ils changent la donne: si Mariano Rajoy en sort renforcé, le PSOE, 2e formation politique issue des urnes, refuse de lui apporter son soutien. Le point sur la situation qui semble à nouveau bloquée.

Le 27/06/2016 à 12h55

Les nouveaux résultats des élections législatives, rendus publics ce dimanche 26 juin, ne permettent guère de débloquer la situation politique en Espagne. On assiste à une sorte de remake du statut quo ante. Même en sortant vainqueur de ce scrutin avec 32,9 % des voix et 137 sièges contre 28,7 % et 123 sièges le 20 décembre, le Parti Populaire de Mariano Rajoy ne pourra pas gouverner tout seul.

Le Parti socialiste (PSOE), arrivé deuxième avec 22,8% des voix et 85 sièges, ne semble pas prêt à appuyer le PP et refusait de l'aider lundi. Interrogé à la télévision sur la possibilité d'une abstention, le numéro 2 du parti, Cesar Luena, a répondu: "La décision viendra en son temps, mais notre vocation est d'évincer Rajoy". "Nous n'appuierons Rajoy ni par action ni par omission", a-t-il assuré, répétant la position officielle du parti pendant la campagne électorale.

Le porte-parole du groupe parlementaire socialiste Antonio Hernando a été plus nuancé. "Je ne vois pas de possibilité d'une grande coalition (avec le PP) ni d'une abstention (en sa faveur) mais le PSOE doit réfléchir", a-t-il dit.

Si le PSOE ne changeait pas d'avis, M. Rajoy aura du mal à former une coalition pour gouverner, même avec l'appui des 32 députés du Parti libéral Ciudadanos.

Pour éviter tout blocage, le PSOE pourrait, selon nombre d’observateurs, accepter la victoire du PP et tolérer un gouvernement PP/Ciudadanos. Un gouvernement fragile et sans assises au parlement qu’il serait facile à renverser. Ces deux formations de droite ne disposent guère de réserve de voix au Congrès et sans majorité absolue (fixée à 176 sièges).

Le grand perdant de ces nouvelles consultations, c’est l’alliance de Unidos Podemos menée par Pablo Iglesias. Cette coalition de gauche n’a recueilli que 21,2 % des voix, au lieu de 24,4% le 20 décembre, mais préserve ses 71 sièges. La stratégie de Pablo Iglesias basée sur l’alliance avec les communistes ne semble pas aller dans le sens d’un rapprochement avec le PSOE.

Autre perdant, le parti libéral le Ciudadanos qui n’a obtenu que 12,9 % des voix et 32 députés, contre 13,9 % et 40 députés le 20 décembre. La défaite du parti libéral mené par Albet Rvera réduit toute perspective d’un grand parti du centre.

Que fera-t-il alors le parti de Rajoy pour s'assurer une majorité confortable ? Des négociations sont en cours et des surprises de dernière minute ne sont pas à écarter.

Le 27/06/2016 à 12h55