«Nous sommes venus à Alger en tant que Harragas.» Ainsi ont scandé en cœur de nombreux algériens à Alger, vendredi.
Cela en réponse au nouveau coup de force de l’homme fort du pays, le général Ahmed Gaïd Salah, par ailleurs vice-ministre de la Défense. Ce dernier avait ordonné, mercredi 18 septembre, à la gendarmerie d’«empêcher l’accès à la capitale aux manifestants des autres régions».
Mais c’était sans compter sur la détermination des Algériens de toutes les provinces et wilayas à lui tenir tête et braver sa démarche jugée «insensée».
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Gaïd Salah a justifié sa décision par «l'existence de certaines parties aux intentions malveillantes, qui font de la liberté de déplacement un prétexte pour justifier leur dangereux comportement». Et d’arguer: «Ces parties drainent chaque semaine des citoyens vers la capitale afin d'amplifier les flux humains dans les places publiques, avec des slogans tendancieux qui n'ont rien d'innocent».
Ses menaces n’ont pas déstabilisé, le moins du monde, les Algériens à manifester pour le 31 vendredi consécutif (et sans répit) contre le pouvoir en place.
Mieux, dans la rubrique «L'arroseur arrosé», le général Ahmed Gaïd Salah en a pris pour son grade. En effet, de nombreux Algérois lui ont rappelé qu’il n’était pas lui-même d’origine algéroise (il est natif de la wilaya de Batna, à quelque 430 km d’Alger) et que, suivant ses consignes, il devrait quitter lui-même la capitale.