«Je n’enverrai plus d’Ivoiriens à la CPI puisque nous avons maintenant la capacité de les juger», a déclaré Alassane Ouattara après un entretien avec François Hollande. Une énième annonce qui vient réitérer sa position sur le sujet, arguant d’un système judiciaire ivoirien désormais «opérationnel». De quoi alimenter bien des polémiques!
Le 27 janvier dernier, à la veille du procès de Gbagbo et de Blé Goudé à la Cour pénale internationale (CPI), la procureure Fatou Bensouda avait affirmé poursuivre ses enquêtes en Côte d’Ivoire dans le cadre des crimes commis entre octobre 2010 et avril 2011, suite à la crise armée survenue après l’élection présidentielle d’octobre 2010, soulignant que toutes les parties au conflit étaient concernées.
La première personne visée par la juge de la CPI, après les deux personnages en procès, avait été Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex chef d’Etat ivoirien, qui a écopé de vingt ans de prison en mars dernier, suite à son procès en Côte d’Ivoire.
Mais pour nombre d’observateurs, il est surtout question pour l’instance judiciaire internationale de faire des investigations sur les responsabilités du «camp Ouattara» lors des évènements de la crise post-électorale.
Pour l’opposition ivoirienne, il s’agit pour le pouvoir ivoirien d’éviter que des proches, dont certains sont cités dans des rapports d’organisations internationales de Droits de l’Homme, puissent comparaître devant la justice internationale.
Evoquant le procès en cours à la CPI, le président ivoirien a indiqué «attendre la manifestation de la vérité». «Je n’ai pas de commentaire sur le fait que Laurent Gbagbo plaide non coupable. Nous savons ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire et nous attendons la manifestation de la vérité», ajoutant que «la Cour a joué le rôle qu’il fallait», nous apprend le compte Facebook de la présidence ivoirienne.
Christian Kaboré bientôt à Abidjan ?
Sur les relations entre Abidjan et Ouagadougou, l’heure est effectivement au réchauffement. «Nous travaillons à ce que» M. Kaboré, le président du Burkina Faso, «vienne en visité d’amitié et de travail en Côte d’Ivoire», a confié Alassane Ouattara à la presse, ajoutant au passage que «l’affaire des écoutes téléphoniques» est «en voie d’être réglée».