Hier, samedi 14 mars, le ministre mauritanien de l’Intérieur et de la décentralisation, Mohamed Salem Ould Merzoug, a émis une circulaire, adressée aux walis des 13 régions que compte le pays, en vue de mettre immédiatement en application des mesures pour contrer l'épidémie de coronavirus: la fermeture des établissements scolaires à partir du 16 mars, pendant deux semaines le confinement de tout voyageur en provenance de pays où sévit l’épidémie, ou encore l'interdictions des rassemblements de personnes.
Parmi ces treize régions, les walis de huit régions administratives qui possèdent des frontières avec l’un des quatre pays limitrophes de la Mauritanie (le Sénégal, le Maroc, l'Algérie, le Mali) ont été invités à réduire drastiquement les points d’entrée par voie terrestre dans le pays, en se conformant aux seuls points de passage limitativement indiqués dans la circulaire.
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Quatre points d’accès seulement resteront donc ouverts avec le Sénégal, un pays qui dispose de plusieurs villages situés de part et d'autre de sa frontière avec la Mauritanie, deux le resteront avec le Mali, un pays dont la frontière commune avec la Mauritanie est la plus longue, en terme de distance kilométrique.
Le point de passage d’El Guerguerat, avec le Maroc restera opérationnel, puisqu'il permet d'approvisionner les marchés mauritaniens en produits agricoles. En ce qui concerne la frontière commune avec l'Algérie, ses points de passages ne sont que sporadiquement opérationnels, la situation restera donc inchangée, indique cette circulaire ministérielle.
Hormis ces huit points d’accès terrestres définis, les personnes qui tenteront d’entrer dans le pays à travers d’autres points frontaliers terrestres seront systématiquement refoulées.
Cette mesure concerne particulièrement les Sahraouis de Tindouf qui, à cause des contrôles douaniers au poste-frontalier algéro-mauritanien (dit "Hassi 75"), se sont toujours infiltrés dans le nord de la Mauritanie, en passant par la zone tampon au niveau de Bir Lahlou ou Mijik, pour entrer dans les villes mauritaniennes de Bir Mogrein, Fdérik ou Zouerate.
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Selon un média régional du nord de la Mauritanie, les Sahraouis de Tindouf désireux d'entrer en Mauritanie sont désormais contraints, à partir de ce dimanche 15 mars, d’emprunter le passage algéro-mauritanien suite à la fermeture de tous les autres points d’accès à partir de l’Algérie, via la zone tampon.
Une mesure provisoire, à visées sanitaires, qui risque de s’inscrire dans la durée, tant les infiltrations de personnes en provenance des camps de Tindouf constituent un véritable casse-tête sécuritaire pour les autorités mauritaniennes.