Des centaines de policiers traquaient depuis plus de trois jours Myles Sanderson, soupçonné d'être responsable avec son frère Damien Sanderson retrouvé mort lundi, de ces attaques commises dimanche dans le centre du Canada, qui comptent parmi les plus meurtrières dans le pays ces dernières années.
Myles Sanderson a été arrêté mercredi dans la province de la Saskatchewan, près de la ville de Rosthern à une centaine de kilomètres à l'ouest du lieu des agressions. Peu après son arrestation, il «est entré en détresse médicale», a expliqué à la presse la commissaire adjointe de la Gendarmerie royale du Canada, Rhonda Blackmore sans donner plus d'explication sur ce malaise.
«Il a été déclaré mort à l'hôpital», a-t-elle ajouté.
En fin d'après-midi, la police avait annoncé son arrestation sur les réseaux sociaux: «Myles Sanderson a été localisé et placé en garde à vue» avant de remercier le public pour avoir fourni des «renseignements pertinents» permettant sa capture.
Les autorités craignent toutefois que les motifs de ces attaques en pleine province de la Saskatchewan, vaste territoire rural fait d'immenses prairies, restent inconnues.
«Maintenant que Myles est décédé, nous ne pourrons peut-être jamais comprendre ses motivations», a ajouté Rhonda Blackmore précisant que plus de 120 entretiens avec des proches ou des témoins avaient déjà été menés sans que cela ne permette d'éclairer le passage à l'acte.
Le suspect, âgé de 32 ans, qui était armé d'un couteau, a été repéré après avoir volé une voiture, dans une zone située à une centaine de kilomètres des lieux du crime.
Connu des services de police et de la justice pour de multiples faits de violence et des vols, Myles Sanderson était déjà recherché depuis mai dernier pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire. Pendant quatre jours, la police a multiplié les alertes et prévenu la population de la dangerosité du suspect.
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Le corps de Damien Sanderson, 31 ans, a été retrouvé, lardé de plusieurs coups de couteau à proximité des lieux des crimes. Les circonstances de sa mort restent à éclaircir, mais il pourrait avoir été tué par son frère aîné, selon la police.
«Cauchemar»Avant que ne soit annoncée l'arrestation du suspect, certaines familles ont pris la parole publiquement pour raconter leur «cauchemar», pour la première fois depuis dimanche.
D'après la police, certaines victimes ont été ciblées quand d'autres ont été frappées au hasard.
Neuf des 10 victimes sont issues de la communauté autochtone de James Smith Cree Nation, et la dernière du village voisin de Weldon.
Il s'agit d'hommes et de femmes âgés de 23 à 78 ans. Parmi les blessés, on compte un «jeune adolescent» et dix-sept adultes, a ajouté la police fédérale.
«C'est un moment difficile pour nos familles», a confié Mark Arcand à la presse, évoquant des «actes horribles et insensés». Sa sœur Bonnie Burns, 48 ans, et son neveu Grégory Burns, 28 ans, figurent parmi les victimes.
«Bonnie faisait toujours passer les autres avant elle», a-t-il raconté, très ému. «Elle faisait tout son possible pour subvenir aux besoins de sa famille. Sa maison était remplie d'amour et d'attention».
Arcand s'est aussi interrogé sur le déroulé des attaques. «Comment cela est-il arrivé? Pourquoi est-ce arrivé? Nous ne savons pas vraiment ce qui s'est passé. Nous n'avons pas de réponses».
Jusqu'ici, les proches avaient choisi de s'exprimer presque uniquement sur les réseaux sociaux, demandant aux médias de rester à l'écart de leur communauté de 3.400 personnes.
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Sur Facebook, Dillon Burns a raconté que sa mère Gloria était morte «en protégeant un jeune homme alors qu'il était attaqué», ajoutant qu'«elle aurait fait la même chose pour chacun d'entre nous... (même) pour l'homme qui lui a ôté la vie».
Mercredi soir, dix patients étaient toujours hospitalisés et deux restaient dans un état critique, selon les autorités sanitaires.
La quasi-totalité des victimes sont des autochtones. Ceux-ci représentent environ 5% des 38 millions d'habitants du Canada et vivent dans des communautés souvent ravagées par le chômage et la pauvreté. Ils sont aussi plus souvent victimes d'homicides.
Ces dernières années, le Canada a vécu une succession d'événements d'une violence rare pour le pays. Des «tragédies devenues trop courantes», selon le Premier ministre Justin Trudeau.
En avril 2020, un tireur s'étant fait passer pour un policier avait tué 22 personnes en Nouvelle-Ecosse. En janvier 2017, six personnes avaient péri et cinq avaient été blessées dans des attaques contre une mosquée de Québec.