Les autorités hongroises avaient autorisé lundi le départ des migrants en train, en dépit de l'absence de visas de beaucoup d'entre eux. "Nous sommes en train de vérifier combien parmi eux sont des demandeurs d'asile", a déclaré le porte-parole de la police, Patrick Maierhofer, Des centaines de réfugiés sont arrivés dès hier en fin d'après-midi dans la gare Centrale de Vienne, Westbahnhof, après un voyage épuisant et compliqué en provenance de Budapest.
Le Voyage entre les capitales autrichienne et hongroise, qui dure en principe trois heures, s'est éternisé à la frontière austro-hongroise. Un arrêt de plusieurs heures au cours duquel la police autrichienne a effectué un contrôle d'identité des occupants des trains.
A leur arrivée à Vienne vers 18 h locale (GMT+2), les migrants principalement de nationalité syrienne, afghane et érythréenne, ont été pris en charge par des bénévoles des associations d'aide aux réfugiés qui leur ont offert des boissons rafraîchissantes et de la nourriture tout en leur souhaitant dans des slogans et des banderoles la bienvenue.
Réglementation européenneDans une déclaration à l'agence autrichienne de presse APA, le porte-parole de la police, Roman Hahslinger, a tenu à préciser que les demandes d'asile seront traitées selon la réglementation européenne en vigueur, ce qui signifie que ceux qui ont déjà été enregistrés pour la première fois en Hongrie seront obligés d'y retourner alors que les demandes valables en Autriche seront traitées par les autorités autrichiennes.
Cette vague de migrants venant de Budapest à Vienne par voie ferroviaire est la plus importante depuis le 20 août qui a vu l'arrivée pour la première fois d'une fournée de 93 réfugiés. A leur interpellation, les migrants de nationalités syrienne, pakistanaise, afghane et Bengalie, ont résisté à la police, refusant toute prise en charge, même la nourriture et exprimant leur désir de pouvoir continuer le voyage jusqu'en Allemagne. Même désir d'ailleurs exprimé par les centaines de migrants arrivés aujourd'hui à Vienne.
Devant cet afflux impressionnant des migrants, et surtout depuis le drame de Burgenland, théâtre la semaine dernière d'une macabre découverte dans un camion duquel ont été extraits les cadavres décomposés de 71 migrants, les autorités autrichiennes ont renforcé, dès dimanche dernier, les contrôles au niveau des accès routiers proches de la frontière avec la Hongrie.
Aide d'urgenceL'Autriche a aussi sollicité une aide d'urgence d'un montant de 5,4 millions d'euros auprès de la commission européenne, nécessaire pour améliorer la prise en charge des demandeurs d'asile dans les centres de rétention tout en appelant, par la voix de son ministre de l'intérieur, Johanna Mikl-Leitner, à la réduction des aides financières européennes à l'encontre des pays membres de l'UE réticents au sujet de la gestion de la problématique migratoire selon les quotas.
Lundi, une manifestation à Vienne a rassemblé, selon la police, pas moins de 20.000 personnes qui ont battu le pavé pour plaider la cause des réfugiés et demander un traitement humain en leur faveur, avant de se diriger vers le parlement autrichien.