Attentats de Boston: Djokhar Tsarnaev condamné à mort

Dessin de Djokhar Tsarnaev entouré de ses avocats à l'énoncé le 15 mai 2015.

Dessin de Djokhar Tsarnaev entouré de ses avocats à l'énoncé le 15 mai 2015. . DR

Deux ans après les attentats du marathon de Boston, leur auteur Djokhar Tsarnaev, 21 ans, a été condamné à mort vendredi 15 mai, par un jury populaire américain.

Le 16/05/2015 à 13h49

Le jeune musulman d'origine tchétchène n'a montré aucune réaction particulière quand le verdict a été lu dans la salle d'audience comble du tribunal fédéral de Boston (nord-est des Etats-Unis), en présence de nombreuses victimes. Les jurés, qui avaient le choix entre peine capitale et réclusion à perpétuité, avaient délibéré pendant 14 heures. Cette condamnation est passible de nombreux appels qui prendront des années, et la procureure fédérale du Massassuchets, Carmen Ortiz, a reconnu que ce serait "un long processus", jusqu'à l'exécution.

Condamnation rareLes condamnations à mort fédérales sont rares aux Etats-Unis: c'est la 39e depuis 2004. Les exécutions fédérales le sont encore plus: quatre seulement depuis 1963.Tsarnaev avait été reconnu coupable le 8 avril dernier, et 17 des 30 chefs d'accusation retenus étaient passibles de la peine de mort. Les jurés ont été unanimes pour six de ces chefs d'accusation.

S'agissant d'un acte grave de terrorisme, il relevait de la justice fédérale, dans un Etat qui a aboli la peine de mort depuis 1984 et où personne n'a été exécuté depuis 1947.Les attentats du marathon avaient fait trois morts, dont un enfant de 8 ans, et 264 blessés, dont 17 ont été amputées, quand deux bombes artisanales avaient explosé quasi simultanément dans la foule, près de la ligne d'arrivée. Djokhar Tsarnaev avait déposé les bombes avec son frère Tamerlan, décédé quatre jours plus tard lors d'une confrontation avec la police.

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La défense, qui n'a fait aucune déclaration après le verdict, avait plaidé à l'inverse les circonstances atténuantes, demandant la réclusion à perpétuité pour un "enfant perdu", sous l'influence de son frère aîné Tamerlan, auto-radicalisé. La défense avait insisté sur le passé déraciné de Tsarnaev, né au Kirghizistan, ayant ensuite vécu au Daguestan, avant d'arriver aux Etats-Unis à l'âge de 8 ans."Ce n'était pas un crime religieux (...) C'était un crime politique visant à intimider les Etats-Unis", a déclaré vendredi la procureure Ortiz.

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Par Driss Douad (avec AFP)
Le 16/05/2015 à 13h49