Dans cet appel, cette ONG internationale s’adresse au président Abdelaziz Bouteflika, au ministre de la Justice, Tayeb Louh, et à la présidente du Conseil national des droits de l’Homme, Fafa Benzerrouki, leur demandant d’agir pour la libération de Touati en grève de la faim après "une condamnation injuste".
Ce "détenu d’opinion" a été condamné à 10 ans de prison ferme et 50.000 DA d’amende en première instance le 24 mai dernier. Rejugé en appel le 21 juin, il a écopé de 7 ans de prison ferme et 50.000 DA d’amende. Touati a été condamné pour "incitation à un attroupement non armé", "intelligence avec une puissance étrangère dans le but de nuire aux relations diplomatiques" et "incitation à des rassemblements et des sit-in dans des lieux publics".
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Me Boubakeur Esseddik Hamaïli, l'un de ses avocats, avait estimé que "Touati est un blogueur qui n'a fait qu'exercer ses droits garantis par la Constitution. Il est libre de parler avec qui il veut et de dire ce qu'il veut". "Il est en isolement depuis qu’il a entamé sa grève de la faim, le 8 juillet", dénonce Amnesty International qui estime que le procès du blogueur algérien ternit un peu plus le bilan de l’Algérie en termes de droits humains.
L'ONG souligne également que "selon les règles minimales de l'ONU en matière de traitement des détenus, cela équivaut à un isolement cellulaire prolongé et constitue à ce titre une forme de torture ou d’autres mauvais traitements". Citant les avocats du condamné, elle précise qu'"il est physiquement faible et son isolement a gravement nui à son état psychologique". Dans un précédent appel, Amnesty International avait fait état de la longue détention provisoire de 16 mois de Touati avant son jugement et sa condamnation.