Les deux Chambres du Parlement doivent se réunir mardi prochain, une semaine après réception par le Conseil constitutionnel de la lettre de démission de Abdelaziz Bouteflika, pour acter, comme le prévoit la Constitution, la nomination de Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation, à la tête de l'Etat pour un intérim de 90 jours.
Vendredi dernier, -premier jour de manifestations hebdomadaires depuis la démission du président-, les Algériens ont toutefois à nouveau défilé en masse pour exiger que soient exclus de la transition les hommes-clés de l'appareil d'Etat sous ABdelaziz Bouteflika, parmi lesquels Abdelkader Bensalah, mais aussi le président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaiz et le Premier ministre Noureddine Bedoui.
"Il faudrait trouver le plus tôt possible une solution à la question de la présidence du Conseil de la Nation, du moment que l’actuelle figure ne semble pas être tolérée par le mouvement citoyen", estime l'éditorial d'El Moudjahid.
"Ce n’est pas impossible de trouver un homme consensuel qui ait l'étoffe et le sens de l’Etat, pour conduire cette courte transition" de 90 jours à l'issue de laquelle le pouvoir doit être remis à un président élu au suffrage universel, poursuit-il.
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Après avoir longtemps soutenu la candidature de Abdelaziz Bouteflika à un 5e mandat -le déclencheur de la contestation- puis sa tentative de rester au pouvoir au-delà de la fin de son mandat après le report du scrutin, El Moudjahid s'est, comme le reste des piliers du régime, rangé derrière l'armée quand elle a défié l'autorité du chef de l'Etat, le poussant à lâcher le pouvoir.
Depuis une semaine, l'éditorial rend hommage à l'armée algérienne et à son chef d'état-major et vice-ministre de la Défense, le général Ahmed Gaïd Salah, désormais de facto le nouvel homme fort de l'Algérie.
Algériens et observateurs se demandent quel rôle entend jouer l'armée dans le processus post-Bouteflika, alors que la rue réclame un départ de l'ensemble du "système", dont le général Gaïd Salah, un de ses piliers depuis 15 ans.
Alors que le mouvement de contestation réclame la mise sur pied d'institutions de transition à même d'engager des réformes et d'organiser des élections libres, El Moudjahid prône des élections rapides, dans le cadre institutionnel actuel.
"Toute transition longue et confuse peut contourner les aspirations citoyennes", selon le quotidien, qui estime "impératif de revenir aux urnes, seules habilitées à décider de celui qui sera appelé à diriger l’Etat" algérien.