Un climat digne d'un état d'exception s'installe en Algérie, qui vient d'être secouée par le scandale de fuite massive des épreuves du Baccalauréat. La gravité a atteint un tel seuil que des voix s'élèvent à Alger pour demander que l'impression desdites épreuves soit désormais confiée à l'état-major de l'Armée populaire nationale (ANP) !
Cette expectative est mise sur la table alors que le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, est monté au créneau pour dénoncer "une atteinte à la sécurité intérieure" de l'Algérie.
Le chef de cabinet de la présidence algérienne, Ahmed Ouyahya, a poussé le bouchon jusqu'à crier à un "complot" contre "l'Angela Merkel" de l'Algérie, Nourya Benghabrit, ministre de l'Education nationale, pour ne pas dire contre l'Algérie tout entière!
Pendant ce temps, l'état d'alerte est sonné chez les services de sécurité, depuis la semaine dernière sur le pied de guerre après la découverte d'épreuves du Bac "fuitées" sur les réseaux sociaux, notamment facebook. "La Justice frappera fort contre tous ceux qui sont impliqués", a promis le premier ministre Sellal.
En attendant, pas mois de 3000 lycéens devront repasser à partir de ce 19 juin les épreuves concernées par les fuites, notamment les matières scientifiques (mathématiques).
Au rythme et dans l'ampleur des réactions à ces fuites, - qui sont évidemment rédhibitoires et condamnables-, l'on est quand même étonné que cette levée de boucliers porte la signature de responsables passés champions dans la triche et l'incompétence.
Quand on voit "s'affoler" un Ahmed Ouyahya, chef du RND, et non moins chef de cabinet de la présidence algérienne, alors qu'il a avoué lui-même, dernièrement, ne pas savoir comment "tweeter" un message, ou encore cet auteur du fameux "Fakakir" (pluriel de Fakir!), en l'occurence le premier ministre Sellal, entre autres apparatchiks, le citoyen algérien est en droit de se demander si ces derniers ne doivent pas aussi repasser les examens!