Le quotidien El-Khabar avait annoncé samedi après-midi la mort de onze militaires tués dans une embuscade tendue par un "groupe terroriste", une expression désignant les groupes armés islamistes. L'information n'a pas été confirmée de source officielle. Elle a cependant été relayée sur les réseaux sociaux et des photos des victimes présumées ont été publiées sur Facebook.
"Les cavaliers de l'islam ont pu, au soir du premier jour de l'Aïd (fête couronnant la fin du Ramadan, samedi) tuer quatorze soldats lors d'une embuscade tendue à une section de l'armée dans la zone de Djebel Louh", dans la préfecture d'Ain-Defla (140 km au sud-ouest d'Alger), selon le communiqué à l'en-tête d'Aqmi. Les assaillants ont réussi à s'échapper "sains et saufs après avoir pris les armes" des soldats tués, ajoute le texte.
Si elle était confirmée, cette attaque serait la plus meurtrière contre des soldats de l'Armée nationale populaire algérienne (ANP) depuis plus d'un an. En avril 2014, une quinzaine de soldats avait été tuée dans une autre embuscade en Kabylie, région montagneuse à l'est d'Alger.
"102 islamistes armés"
L'embuscade de samedi s'est produite sur la route de Tifrane, une zone fortement boisée au sud d'Ain-Defla, avait précisé El-Khabar citant des sources sécuritaires. Les assaillants ont réussi à prendre la fuite après avoir attaqué une unité de l'armée qui se rendait vers un poste avancé au cœur du maquis, selon le journal.
La région d'Ain-Defla était, dans les années 90, l'un des principaux fiefs des groupes armés islamistes, mais a retrouvé le calme depuis une décennie. Les violences impliquant les islamistes armés ont considérablement baissé d'intensité ces dernières années en Algérie.
Certaines régions, notamment Boumerdès, Tizi Ouzou, en Kabylie, à l'est de la capitale, continuent cependant d'enregistrer des attaques attribuées à des groupes se réclamant d'Aqmi ou de l'organisation jihadiste du prétendu Etat islamique (EI). Selon le ministère de la Défense, 102 islamistes armés ont été tués, capturés ou se sont rendus aux forces de sécurité durant le premier semestre de 2015.
L'armée a notamment tué fin mai 25 islamistes près de Bouira (120 km au sud-est d'Alger), dans une zone où opère Daech qui avait revendiqué l'enlèvement suivi de la décapitation d'un randonneur français en septembre dernier au coeur des montagnes du Djurdjura, en Kabylie.