"Aucun pays n’a jamais reconnu la souveraineté d’Israël sur Jérusalem, dont le statut demeure non résolu, comme cela est affirmé dans les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale et par sa désignation comme question de statut définitif dans le processus de paix au Proche Orient pendant des décennies", a souligné l’ambassadeur palestinien lors d’une réunion urgente du Conseil de sécurité sur cette question.
Riyad Mansour a ainsi rappelé que Al-Qods Est demeure un territoire occupé depuis 1967 et partie intégrante du reste des territoires palestiniens occupés auxquels s’applique le droit international, y compris la quatrième convention de Genève.
Par conséquent, "la décision américaine ne peut pas changer ces faits", a-t-il martelé, affirmant que les actions contraires aux résolutions du Conseil de sécurité n’ont "aucun effet juridique et ne peuvent pas changer l’applicabilité du droit international à cette situation, y compris l’interdiction de l’annexion des territoires par la force".
Le territoire occupé de l’Etat de Palestine, comprenant la Cisjordanie, Al Qods Est et la Bande de Gaza, reste "un fait juridique et politique établi", et aucune politique annoncée ne peut changer cette réalité ou effacer le droit du peuple palestinien reconnu par le droit international et les résolutions onusiennes pertinentes, a encore affirmé l’ambassadeur palestinien.
"Nous appelons les Etats-Unis à révoquer cette décision et à rectifier cette sérieuse question conformément aux résolutions pertinentes et de manière à sauver la perspective d’une solution de paix", a encore lancé M. Mansour.
De son côté, l'envoyé des Nations-Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a averti le Conseil de sécurité contre un "risque sérieux" d’escalade dans la région à même de l’éloigner de la réalisation de la paix, suite à cette décision de Washington.
"Il existe un sérieux risque aujourd’hui de voir des réactions en chaine unilatérales, qui ne peuvent que nous éloigner de notre objectif commun de paix" au Moyen-Orient, a déclaré M. Mladenov qui briefait le Conseil sur la situation dans la région dans le cadre de cette réunion d’urgence.
"J’ai averti à ce sujet plusieurs fois dans le passé, et je le ferai de nouveau aujourd’hui: si le conflit israélo-palestinien n’est pas résolu conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de manière à répondre aux aspirations nationales légitimes des deux peuples, il risque d’être engouffré dans la spirale du radicalisme religieux qui a pris de l’ampleur au Moyen Orient", a averti l’envoyé onusien qui s’exprimait via visioconférence depuis la ville d’Al-Qods.
M. Mladenov a rappelé que le Secrétaire général de l’ONU "a été clair que la réalisation de la solution de deux Etats avec Jérusalem comme capitale d’Israël et de la Palestine est l’unique moyen" pour réaliser la vision de la paix dans la région.
Pour lui, "il serait critique dans les jours qui viennent que les leaders (de la région) fassent preuve de sagesse et d’efforts pour prévenir la rhétorique et l’incitation (à la violence) et éradiquer l’extrémisme".
M. Mladenov a aussi appelé la communauté internationale à "honorer sa responsabilité historique de soutenir les parties à réaliser la paix et aboutir à un accord global".
"Le Secrétaire général et l’ONU sont engagés à soutenir les leaders palestiniens et israéliens à reprendre des négociations sérieuses pour aboutir à une paix durable et juste pour les deux peuples", a-t-il dit.