Afrique du Sud. L’ANC fête son 105e anniversaire sur fond de crise

Délégation des natifs blancs et noirs d'Afrique du Sud, à Londres en 1909. 

Délégation des natifs blancs et noirs d'Afrique du Sud, à Londres en 1909.  . DR

Le parti au pouvoir en Afrique du sud, le Congrès National Africain (ANC), fête dimanche 8 janvier ses 105 ans d’existence sur fond d’une grave crise qui menace la popularité de cette formation historique aux commandes du pays arc-en-ciel depuis 22 ans.

Le 08/01/2017 à 12h04

De grandes festivités ont commencé ce dimanche matin 8 janvier au stade d’Orlando à Soweto, fief de l’ANC et berceau de la lutte de la population noire contre le régime de la ségrégation raciale, apartheid.

D’importants dispositifs sécuritaires ont été déployés dans ce plus grand bidonville du monde, où le président Jacob Zuma, qui est également chef de l’ANC, devra prononcer un discours sur la trajectoire d’avenir de la formation de Nelson Mandela.

L’ANC a, en effet, vécu une année 2016 ponctuée par de graves crises, ayant culminé avec des défaites cuisantes lors des élections communales d’août dernier. Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 1994, au lendemain de la fin de l’apartheid, l’ANC a perdu le contrôle de trois métropoles importantes, Johannesburg, Pretoria et Port Elizabeth.

Habitué à des victoires faciles lors de toutes les élections tenues depuis 1994, l’ANC n’a obtenu que 54% des suffrages lors du scrutin communal de l’année dernière.

Il s’agit d’un résultat qui en dit long sur la désaffection de l’électorat de plus en plus, frustré par l’échec de l’ANC de traduire ses promesses de bâtir une Afrique du sud plus prospère et plus équitable.

Plus de 22 ans après l’émancipation du joug de l’apartheid, les inégalités sont toujours frappantes dans ce pays, où 27,1% de la population active sont au chômage.

L’année 2016 a également été marquée par les scandales impliquant le président Zuma, désormais très contesté y compris par les siens. Ces scandales ont compliqué la situation économique dans ce pays, plongé dans une incertitude politique qui ne rassure pas les investisseurs.

Le 08/01/2017 à 12h04