L’employée, Johanna Lekalala, une mère célibataire de 42 ans, s’est présentée au commissariat de police de Brooklyn (centre de Pretoria), où elle a déposé plainte contre le diplomate pour des abus commis entre 2013 et 2016, indiquent les médias. Selon la domestique, originaire de la province de Mpumalanga, le diplomate l’aurait soumise à des abus sous la menace de la renvoyer.
L’Union des employés des missions diplomatiques accréditées en Afrique du Sud (Ulemasa) a indiqué que Mme Lekalala n’avait pas saisi la justice car elle craignait d’être licenciée.
Le secrétaire général d’Ulemasa, Richard Muhirhi, a déclaré à la radio Jacaranda FM News que son syndicat était au courant de la nationalité de l’ambassadeur impliqué. «Il est originaire d’Algérie, c’est un pays d’Afrique du Nord», indique-t-il, soulignant que les ambassadeurs en particulier ceux des pays africains devaient donner l’exemple afin de promouvoir les droits de l’homme dans le continent.
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Les membres d’Ulemasa ont manifesté devant le commissariat de police de Brooklyn, où Lekalala a porté les accusations criminelles contre le mis en cause. Muhirhi a souligné que l’immunité diplomatique ne donne pas aux ambassadeurs la permission de commettre des abus. «Les diplomates jouissent de l’immunité et d’autres privilèges qui ne doivent pas signifier une licence pour commettre des abus», a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le porte-parole de la police sud-africaine, Vishu Naidoo, a confirmé qu’«un membre d’une ambassade étrangère fait l’objet d’une affaire pénale».
«Je peux confirmer qu’une employée domestique d’une ambassade à Pretoria a soumis une plainte d’agression sexuelle contre un ambassadeur», a-t-il dit, ajoutant qu’une enquête est ouverte par l’unité chargée de la lutte contre la violence familiale, la protection des enfants et les infractions sexuelles. A l’issue de cette enquête, le dossier sera transmis à l’autorité nationale chargée des poursuites, a souligné Naidoo.
Cité par les médias, Ndivhuwo Mabaye, porte-parole du ministère sud-africain des relations internationales et de la Coopération a indiqué que le département est au courant de l’affaire, soulignant qu'elle relève des compétences de la police.